En quittant le FLN, Abdelaziz Belkhadem rejoint un cercle qui s�est �largi au fil des ann�es : celui des hommes d�chus qui auront longtemps �t� tr�s proches du pr�sident de la R�publique. Le secr�taire g�n�ral du FLN rallonge ainsi une liste sur laquelle figuraient d�j� Khelil, Temmar, Zerhouni et Benachenhou. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le cercle pr�sidentiel se d�garnit un peu plus. Belkhadem, un fid�le parmi les fid�les, fait les frais d�un rapport de force qui ne lui aura pas �t� favorable. Sa destitution de la t�te du FLN l��loigne du club tr�s ferm� des hommes du pr�sident. Son soutien ind�fectible � Bouteflika ne lui aura pas �pargn� une fin peu glorieuse. Ses partisans comptaient sur une �intervention� du pr�sident de la R�publique pour le maintenir � la t�te du plus vieux parti mais Belkhadem n�a visiblement pas pu b�n�ficier de ce soutien. D�autres avant lui ont connu ce type de situations. Le tr�s m�diatis� ministre de l�Energie, un des hommes-cl�s du pr�sident, a d� quitter les affaires apr�s avoir longtemps r�sist� � plusieurs temp�tes. Bouteflika a d�, � son corps d�fendant, s�en s�parer. R�gnant sans partage sur Sonatrach, il imposera avec la b�n�diction du pr�sident la tr�s controvers�e loi sur les hydrocarbures, initiera le projet estim� � pr�s d�un milliard de dollars destin� � doter Oran d�infrastructures pour accueillir en 2010 le congr�s LNG16 alors qu�une telle manifestation aurait pu se d�rouler � Alger. Mais ce n��tait pas tout : en 2012, le vent semblait tourner et les scandales dans lesquels il �tait impliqu� ne pouvaient plus �tre �touff�s. L�affaire BRC, les malversations, les surfacturations et les pots-de-vin faisaient r�guli�rement les unes de la presse. Sa pr�sence devenait embarrassante. Une seule option s�offrait alors au pr�sident : l�exclure du cercle. Abdelhamid Temmar aura connu quasiment le m�me parcours. Ayant carte blanche pour mener les r�formes, il �tait un homme-cl� dans le syst�me mis en place par Bouteflika. En charge des r�formes �conomiques, il m�ne une politique de terre br�l�e, bradant les entreprises publiques, offrant des facilit�s aux pseudo-investisseurs �trangers et ne cachant pas son aversion pour le secteur public. Au bout de quelques ann�es, son bilan est si d�sastreux que c�est le pr�sident lui-m�me qui le remet en cause. Bouteflika faisait un aveu lourd de sens. Son �nous nous sommes tromp�s�, affirmait le pr�sident de la R�publique, n�aura pas �t� sans cons�quences. Abdelhamid Temmar s�est retrouv� deux ans durant � la t�te d�un non-minist�re. Bouteflika lui confiait le d�partement de la statistique et de la prospective apr�s avoir r�gn� sans partage sur un minist�re de souverainet�. Temmar finira par quitter le gouvernement � la faveur du dernier remaniement. Le chapitre Temmar �tait alors clos. Le tout-puissant Yazid Zerhouni conna�tra pratiquement le m�me sort. A la t�te du minist�re de l�Int�rieur de 1999 � 2012, il sera l��il et l�oreille du pr�sident : il r�primera les manifestations, interdira les rassemblements avant de tomber en disgr�ce en 2010, date � laquelle il sera nomm� vice-Premier ministre. Un cadeau que fera Bouteflika � son homme de confiance qu�il n�h�sitera pas, deux ann�es et quatre mois plus tard, � d�charger de toute responsabilit�. En quittant le minist�re de l�Int�rieur, Zerhouni perdait son aura et se retrouvait � un poste sans aucune pr�rogative. Un poste �honorifique � qui lui assurait une sortie honorable m�me si personne ne se faisait d�illusion sur la port�e de cette nomination qui s�apparentait � une voie de garage. Dans ce lot d�hommes du pr�sident, Abdelatif Benachenhou aura �galement fait les frais d�un rapport de force qui ne lui pas �t� favorable. En 2005, il remettait sa d�mission au chef de l�Etat suite � des d�saccords fondamentaux sur la mani�re de g�rer la politique financi�re du pays. Benhachenhou proche de Bouteflika sera publiquement d�savou� par ce dernier au sujet de la question de la dette. Le pr�sident de la R�publique en affirmant avoir pris la d�cision souveraine de payer l�ensemble de la dette ext�rieure de l�Alg�rie en d�pit �d�une certaine doctrine financi�re �, d�voilait au grand jour le d�saccord qui minait les rapports entre les deux hommes. Une seule option s�imposera alors � Benachenhou : la d�mission. �a sera �galement le choix d�Ouyahia, un proche de Bouteflika qui c�dera � la pression des redresseurs apr�s avoir �t� d�charg� de toute mission au sein du gouvernement. Sans poste pour la premi�re fois depuis des ann�es, Ouyahia, l�ch� par ses soutiens, quittera lui aussi le cercle du pr�sident qui s�est visiblement vid� de sa substance.