Ahmed Ouyahia est incontestablement le plus grand b�n�ficiaire du dernier �r�am�nagement � du gouvernement op�r� ce week-end par Abdelaziz Bouteflika. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - En tant que chef de parti, d�abord, le RND (Rassemblement national d�mocratique), l�homme prend plusieurs longueurs d�avance sur ses alli�s, le FLN et le MSP. Le FLN de Belkhadem a, certes, gagn� deux portefeuilles de plus, celui de la Poste et des TIC, d�tenu par Moussa Benhamadi, et celui de l�Industrie qui �choit � un proche de Belkhadem, en l�occurrence Benmeradi. Il n�en reste pas moins que le RND �compense�, lui, la perte du minist�re de la Communication par celui de l��nergie et des Mines. Ce qui en fait, tout bonnement, le seul parti � prendre le contr�le d�un minist�re de souverainet� dans l�actuel gouvernement. Le successeur de Chakib Khelil, Youcef Yousfi, est, en effet, l�un des plus proches de Ouyahia. Ancien ministre de l��nergie dans un autre gouvernement d�Ouyahia sous Zeroual, Yousfi, qui avait �t� �galement directeur de cabinet � la pr�sidence, a �t� l�un de ceux qui ont lanc� le RND en 1997. L�arriv�e de Bouteflika au pouvoir a �brutalement � interrompu sa carri�re politique pour se �contenter� de quelques postes diplomatiques, � Ottawa et � Tunis notamment. Son retour � la t�te du minist�re de l��nergie peut, d�s lors, �tre per�u comme une grande victoire pour Ouyahia qui �s�introduit� enfin dans ce qui �tait un secteur exclusivement r�serv� au pr�sident et � ses proches. Minist�re hautement sensible, le d�partement de l��nergie et des mines conf�re � celui qui le contr�le un �l�ment de pouvoir �conomique et politique ind�niable. Et dans le cas d�Ouyahia, ce pouvoir s�en trouve m�me confort� par les grands chamboulements qui ont caract�ris� le dernier remaniement. L�actuel Premier ministre (en fait, Ouyahia venait d��tre nomm�, vendredi dernier, pour la... neuvi�me fois � la t�te du gouvernement !) a obtenu � peu pr�s tout ce qu�il voulait. A en croire des sources bien inform�es, Ouyahia a �t� longuement re�u par Bouteflika jeudi dernier. Au cours de cette audience, il obtiendra bien des concessions. C�est ainsi, par exemple, que sa b�te noire � et d�ailleurs la b�te noire de tous les ex-chefs de gouvernement � Abdelhamid Temmar, sera tout simplement r�duite � un ministre �quelconque�. Lui qui, jusque-l�, �tait consid�r� comme le patron r�el de la politique �conomique du pays, s�en sort avec tout juste un minist�re de complaisance insignifiant d�nomm� �Prospective et Statistiques�. Temmar donc mais aussi Chakib Khelil, les deux superministres du pr�sident ne sont plus, ou presque, dans un gouvernement plus que jamais ma�tris� par Ouyahia. Zerhouni, vice- Premier ministre ? C�est un autre pilier du gouvernement l�homme fort, le plus puissant du cercle pr�sidentiel qui se retrouve, lui, d�sormais d�poss�d� de l�instrument qui en faisait l�homme le plus redout�, le plus craint d�Alg�rie, le minist�re de l�Int�rieur. �Et puis, nous confie une source bien inform�e, la Constitution pr�voit des attributions au Premier ministre. Pas pour le vice-Premier ministre�. Et seul Bouteflika est habilit� � prendre un d�cret pour, �ventuellement, attribuer une mission, une charge pour un vice-Premier ministre. Dans le cas contraire, Zerhouni peut faire de l�ombre � Belkhadem et non pas � Ouyahia. Mais quoi qu�il en soit, il est une certitude : les deux hommes, Ouyahia et Zerhouni, sont tr�s proches. �Il y a m�me une vraie complicit� entre eux�, t�moigne un proche au Premier ministre. M�me du temps o� Ouyahia �tait persona non grata chez le cercle pr�sidentiel entre 2006 et 2008.