Le cancer, une pathologie qui a fait couler ces derniers temps beaucoup d�encre quant � une prise en charge efficiente des malades, notamment dans son volet de la radioth�rapie, nous a amen� � nous rapprocher du chef du service Oto-rhino-laryngologie et de la chirurgie de la face et du cou de l�h�pital Dorban relevant du Centre hospitalier universitaire de Annaba, le professeur Abderrahmane Saidia en l�occurrence. Et pour cause, pas moins de 2 810 patients, soit une moyenne de 160 par an, ont �t� trait�s au sein de ce service, durant les 15 derni�res ann�es, pour des cancers de la sph�re �t�te et cou� qui repr�sentent pr�s de 80% des atteintes cranio-c�phaliques. Pr�s du tiers de ce chiffre, soit 809 patients, ont �t� op�r�s pour des cancers du larynx, alors que le reste des chirurgies ont concern� des patients souffrant d�une vingtaine de types de cancers de la m�me sph�re. �La chirurgie des cancers ORL constitue la modalit� th�rapeutique essentielle et souvent isol�e. Seule une faible proportion n�cessite un compl�ment th�rapeutique par radioth�rapie�, explique le professeur Saidia. Concernant la situation de la prise en charge des patients atteints de diff�rents cancers dans notre pays, le professeur Saidia estime : �Globalement, la chirurgie oncologique est bien faite dans toutes les sp�cialit�s chirurgicales organis�es au sein des diff�rentes structures hospitali�res publiques et quelquefois priv�es. La chirurgie oncologique s�est d�velopp�e consid�rablement dans notre pays gr�ce � nos coll�gues anesth�sistes qui ont su d�velopper les techniques anesth�siques permettant aux chirurgiens d�op�rer des malades pr�sentant d�autres pathologies associ�es�. Pour l�oncologie m�dicale (chimioth�rapie), le professeur Saidia consid�re qu�elle s�est ��galement et convenablement d�velopp�e et, en d�pit de quelques probl�mes de disponibilit�, de temps � autre, de certaines drogues, apporte les solutions adapt�es et n�cessaires � la prise en charge des patients qui rel�vent de cette modalit� th�rapeutique �. Par contre, indique la m�me source, �la situation de la radioth�rapie demeure tendue�. Le programme national en cours de r�alisation de mise en service de plusieurs machines (acc�l�rateurs) de radioth�rapie associ�e � une gestion rigoureuse des indications de radioth�rapie �permettront de contribuer � d�passer cette situation difficile�. La r�cente d�signation par le pr�sident de la R�publique du professeur Zitouni pour conduire le plan et le programme anticancer �constitue une bonne nouvelle d�autant qu�il s�agit d une personnalit� connue pour sa rigueur scientifique et ses comp�tences chirurgicales�, rel�ve le professeur Saidia pour qui ce plan anticancer �devra r�gler l�ensemble des probl�mes pos�s par cette pathologie dans notre pays�. Pour ce faire, notre interlocuteur �num�re cinq actions n�cessaires : le d�pistage, le diagnostic pr�coce et la mise en place de r�unions de consensus pluridisciplinaire (RCP) qui consacrent la n�cessaire concertation entre les m�decins de diff�rentes sp�cialit�s pour proposer � chaque patient le meilleur traitement possible adapt� � sa maladie; mais �galement la pr�vention et la lutte contre certains facteurs de risque et, enfin, le d�veloppement de la recherche scientifique en canc�rologie qui devra constituer un axe prioritaire dans le plan anticancer, insiste le professeur Saidia.