Au troisième jour de la grève des travailleurs de la Fonction publique, la mobilisation n'a pas faibli en dépit des pressions exercées sur les grévistes. Le Snapap évoque un taux de suivi qui s'établissait hier à 85%. Le syndicat autonome tiendra un conseil national pour décider des suites à donner au mouvement de protestation face au mutisme du gouvernement. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Différemment suivie en fonction des secteurs d'activité, la grève à laquelle a appelé le Syndicat national des personnels de l'administration publique est considérée par le syndicat autonome comme une réussite. L'adhésion au mouvement de protestation s'est amplifiée depuis lundi, premier jour du débrayage. Les fonctionnaires des secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de l'intérieur, de l'agriculture, de l'urbanisme et de la santé pour ne citer que ceux-là ont répondu à l'appel du Snapap en dépit de pressions dont fait état le syndicat, notamment à Constantine, Mascara ou Ouargla. Le syndicat qui rend hommage aux fonctionnaires avait, avant d'appeler à cette grève multisectorielle, initié plusieurs mouvements ciblant des secteurs comme ceux de la santé ou de l'éducation. Estimant que les ministres des secteurs concernés n'avaient pas réussi à répondre à ses doléances, le Snapap a fini par opter pour une grève multisectorielle et a adressé sa plateforme de revendications au Premier ministre. Le syndicat revendique la réhabilitation des corps communs qui, selon le Snapap, font partie de la catégorie la plus marginalisée, parmi eux les chauffeurs, les agents administratifs et les gardiens, pour ne citer que ceux-là, qui, estime le syndicat, sont lésés au mépris de la loi qui consacre pourtant l'égalité entre les fonctionnaires. Pour mettre fin à cette situation, le syndicat appelle à la révision du décret exécutif relatif au statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps communs et celui relatif au statut particulier des travailleurs professionnels, chauffeurs et gardiens ainsi que le régime indemnitaire les concernant. Le Snapap revendique également la révision du statut particulier des agents de sécurité et appelle à la titularisation des contractuels qui sont, selon les statistiques du Snapap, au nombre de 300 000. Le syndicat autonome revendique le relèvement de la prime de rentabilité, la promotion de manière automatique des employés après dix années d'expérience, le classement des titulaires de DEUA à la onzième catégorie au lieu de la dixième actuellement. Il exige la proposition d'emplois durables aux 600 000 employés dans le cadre du pré-emploi et insiste sur la nécessité d'abroger l'article 87 bis qui freine toute réelle augmentation de salaires. La plateforme de revendications transmise aux services du Premier ministre n'avait jusqu'à hier, troisième jour de la grève, suscité aucune réaction officielle. Le Snapap n'en est pas moins découragé. Son conseil national décidera dans les jours à venir des actions à mener pour maintenir intacte la dynamique née de ces trois jours de grève.