C'est sous la thématique de «Mouloud Mammeri : l'historiqe des écrivains algériens» que s'ouvre à Beni Yenni, dans la wilaya de Tizi- Ouzou, la semaine culturelle commémorant le 24e anniversaire de la mort de l'écrivain, anthropologue et ethnologue Mouloud Mammeri. Organisée, comme de tradition depuis plus de deux décades, par l'association culturelle Talwit en collaboration avec la municipalité de Beni Yenni, cette manifestation en hommage à l'auteur du Foehn durera jusqu'au 2 mars prochain et sera marquée d'intenses activités, comme l'annonce le programme mis sur pied par les organisateurs. En plus des expositions murales d'archives et de photos retraçant la vie et l'œuvre immortelle de Mouloud Mammeri, les visiteurs et le public pourront suivre aussi, au niveau de l'espace culturel portant le nom de l' amousnaw, d'autres activités comme les conférences- débats qui seront animées par le chanteur Lounis Aït Menguellet, dont l'intervention sera sous forme de témoignage, Younès Adli ou encore Slimane Hachi. La Colline oubliée, adaptation cinématographique du roman de Mouloud Mammeri, sera également au rendez-vous puisqu'il est retenu sa projection dans l'après-midi du 27 février, soit au deuxième jour de la manifestation. Pour les amateurs du théâtre, trois représentations théâtrales sont au menu de cette semaine culturelle avec en alternance des animations artistiques comme le gala que donnera Ali Meziani. Par ailleurs, et comme de tradition, les plus jeunes adolescents et autres élèves sont conviés à participer au concours sous forme de questionnaire sur l'œuvre et le travail de recherche de Mouloud Mammeri, que les participants doivent renseigner correctement pour espérer décrocher le cadeau mis en épreuve cette année. Pour rappel, Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à Taourirt-Mimoun dans la commune de Beni-Yenni. Il a consacré sa vie durant à la cause nationale avant l'indépendance puis à la recherche sur sa langue et sa culture amazighes, victimes de l'ostracisme et du déni identitaire dans son pays. A l'université où il fut enseignant, il animait aussi des cours de berbère aux étudiants tout en continuant ses recherches en anthropologie et ethnographie. La publication du recueil Poèmes kabyles anciens et l'interdiction par les autorités locales de la wilaya de Tizi-Ouzou de la conférence qu'il devait donner à l'université sur cet héritage de nos aïeux a été l'étincelle qui donnera le brasier du Printemps berbère et la naissance de la revendication identitaire et démocratiques. Il est décédé le 26 février 1989 dans un accident de la route à Aïn Defla alors qu'il revenait du Maroc où il a pris part à un colloque sur tamazight justement. Depuis, chaque année, un hommage lui est rendu à Taourirt Mimoun, son village natal par tous ceux qui croient à la justesse de la cause de Mouloud Mammeri pour lui dire que même dans Le sommeil du juste, notre «colline» ne sera jamais «oubliée».