Un programme culturel diversifié prévu du 26 février au 2 mars prochain marquera la célébration du 24e anniversaire de la disparition de l'écrivain Mouloud Mammeri, annonce l'association culturelle Talwit de Beni Yenni (Tizi Ouzou). Selon son président, Sami Cherat, le programme initial comprend des conférences thématiques, des expositions murales et des témoignages divers sur l'oeuvre et la personnalité d'un des plus grands écrivains algériens du XXe siècle, défenseur de la culture berbère. Le directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), Slimane Hachi, l'écrivain Youcef Adli et le chanteur-compositeur Lounis Aït-Menguelet, entre autres, devraient participer à la célébration. Une projection du film La Colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh, tiré du roman éponyme de Mouloud Mammeri, est également prévue. Outre des représentations théâtrales et une animation artistique, l'association Talwit (La paix), prévoit d'organiser un concours destiné à apprécier le degré de connaissance, par le lectorat local, des principales publications de l'écrivain au cours de ces journées commémoratives. Les festivités seront organisées avec le concours de l'APC de Beni Yenni, de l'APW et de la direction de la culture de Tizi Ouzou, alors que le programme pourrait être modifié dans les prochains jours en fonction de la disponibilité des participants, avertissent les organisateurs. Il s'agira, à travers cette commémoration de mettre en avant «un aspect pas très exploité» de l'oeuvre de Mammeri, explique Cherat, dans une déclaration à l'APS: «Son roman, La Colline oubliée avait, sitôt publié en 1952, fait beaucoup fait parler de lui, mais la portée de cette oeuvre demeure en deçà de ce qu'elle mérite», déplore-t-il. Né le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun (Beni Yenni), Mouloud Mammeri, qui a été tout à la fois poète, linguiste et anthropologue distingué, est décédé le 26 février 1989 dans un accident de la route à Aïn Defla. La Colline oubliée, qui renvoie au contexte du village natal de l'écrivain des années 1940 et au-delà, aux bouleversements de la société algérienne, lui avait valu le prix des Quatre jury, en 1953. Le roman qui avait signé, avec la Grande maison de Mohamed Dib, la naissance de la littérature algérienne d'expression française, sera suivi d'autres romans de référence: Le Sommeil du juste (1955), L'Opium et le bâton (1965), porté à l'écran quatre ans plus tard par Ahmed Rachedi, et La traversée (1982). De nombreuses nouvelles font aussi partie de la riche bibliographie de Mouloud Mammeri qui a également écrit des pièces de théâtre et «dépoussiéré» les célèbres Isefra (poèmes) de Si Muhand Ou M'hand. En 1988, Mammeri reçoit la distinction Docteur Honoris Causa de l'université de Paris. En 1984, il fonde dans cette ville le Centre d'études et de recherche amazighes (Ceram) où il assure la publication de la revue spécialisée Awal (parole), que son ex-disciple puis collaboratrice Tassadit Yacine s'acharne à faire perpétuer.