Le redressement, cette «pathologie» typiquement algérienne, n'épargne même plus ces petits partis que le pouvoir a encouragés ces derniers temps à l'effet d'«animer» une scène politique dont les ténors, les vrais, ont été, de ce fait, invités à «refaire» leurs classes. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Dernier exemple en date, le parti El Karama dont le président, un ex-cadre du FNA, rentré en dissidence contre Moussa Touati, vient, à son tour, de tomber en disgrâce auprès de ses proches collaborateurs. Mohamed Benhamou a été tout simplement éjecté de son poste de président du parti et remplacé à titre intérimaire, par son secrétaire général. C'était le 1er février dernier quand les membres du conseil national qui se sont réunis en session extraordinaire à Médéa, ont retiré la confiance au désormais ex-président. Selon Aymène Harkati, le SG et néanmoins président intérimaire, qui animait hier une conférence de presse à Alger, il est reproché à Benhamou plusieurs dépassements dont certains passibles de peine de prison comme son refus de présenter le bilan financier du parti alors que l'article 60 de la loi régissant les partis politiques l'y oblige expressément, son obstination à convoquer et le conseil national et le bureau national qui ne se sont réunis, depuis la création du parti, qu'une seule fois. Des irrégularités portées à la connaissance du ministère de l'Intérieur dans un courrier daté du 5 novembre dernier. Ce qui amènera le conférencier à évoquer la «tentative», selon lui, de l'ex-président de reprendre l'initiative avec l'organisation, par ses soins, les 22 et 23 février écoulé, d'un congrès extraordinaire à Ouargla qui l'avait plébiscité à la tête du parti. Un «simulacre » de congrès, soutient Harkati puisque, dira-t-il, «ne répondant pas aux normes légales aussi bien dans le fond que dans la forme de la chose». «Il n'y avait que 10 membres sur les 63 que compte le conseil national et 4 membres sur les 12 composant le bureau national du parti, ceci en sus du fait que le quorum n'était pas atteint, ni en délégués encore moins en termes de wilayas», poursuit- il, non sans signifier avoir averti tous les huissiers de justice relevant des compétences du tribunal de Ouargla, quant «à la nécessité pour eux de se tenir à l'écart et de ne pas être induits en erreur par Benhamou». Harkati précise aussi avoir alerté le département d'Ould-Kablia quant à la nullité de ce «congrès fabriqué de toutes pièces», tout en affirmant «croire savoir que Benhamou n'a pas, jusqu'à maintenant, présenté le dossier de ce congrès à la tutelle». Sur un autre plan, le président intérimaire d'El Karama fait part d'une initiative commune que le parti a prise avec quatre autres partis dont, précise-t-il, «deux sont au gouvernement ». L'initiative consiste en la présentation de propositions communes concernant le projet de révision constitutionnelle. «Il s'agit pour nous, affirme-t-il, de partager le maximum de points que nous considérons essentiels dans la loi fondamentale du pays, comme le caractère républicain, les libertés, la démocratie, entre autres». Harkati parle de contacts soutenus en vue d'élargir ce «front» à même de donner plus de «poids» à l'initiative.