L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva devrait prochainement faire l'objet d'une enquête pour une affaire de corruption ayant entraîné la condamnation de plusieurs de ses anciens collaborateurs. Le procureur général Roberto Gurgel a pris cette décision après les déclarations à la presse de Marcos Valerio, ancien responsable des relations publiques du Parti des travailleurs au pouvoir (PT), lui-même condamné en octobre à quarante ans de prison. Ce dernier affirme que Lula, président de 2003 à 2010, était au courant d'un système d'achats de votes parlementaires montés par des responsables de sa formation. L'ancien chef de l'Etat a démenti. Le procureur général a décidé de ne pas traiter lui-même cette affaire et l'a confiée à une juridiction subalterne. Depuis son départ du pouvoir, Lula ne jouit d'aucune immunité. Une vingtaine de cadres du PT, parfois proches de Lula, ont été condamnés à l'automne à l'issue du plus vaste procès pour une affaire de corruption jamais organisé dans le pays. Le scandale provoqué par la révélation de l'ampleur du réseau a fragilisé la présidente Dilma Rousseff, également issue du Parti des travailleurs. Marcos Valerio accuse notamment l'ancien président d'avoir autorisé l'octroi par les banques publiques de prêts au PT destinés à payer les pots-de-vin versés aux parlementaires. Même si la popularité de Lula, qui n'a pas exclu de se représenter à l'élection présidentielle en 2014, reste très élevée, le procès a terni son image et ses opposants jugent que les personnalités impliquées dans le réseau étaient trop proches de l'ancien chef d'Etat pour qu'il ait pu ignorer son existence. Parmi les condamnés figurent l'ancien chef de cabinet de Lula et cofondateur du PT, président du parti à l'époque des faits, révélés en 2005, et son trésorier.