Dilma Rousseff est arrivée en tête de la présidentielle au Brésil sans obtenir la majorité absolue. La candidate du président sortant, Lula, qui était la grande favorite, bénéficie toutefois d'une confortable avance, avec 46,9% des voix. Le social-démocrate José Serra obtient 32,6% des voix selon les résultats officiels quasi définitifs. La surprise de ce premier tour est le score de l'écologiste Marina Silva, qui recueille 19,35% des voix. L'écart confortable entre les deux premiers candidats devrait permettre à Dilma de devenir, sans problème, la première femme à diriger le Brésil, un pays de 193 millions d'habitants qui est désormais la huitième économie du monde. “Je fais face à ce second tour avec beaucoup de courage et d'énergie car j'aurai l'occasion de mieux détailler mes propositions et mes projets”, a déclaré l'ancienne chef de gouvernement d'Inacio Lula da Silva dans le quartier général de sa campagne électorale à Brasilia. Dilma Rousseff abordera le second tour de l'élection présidentielle au Brésil, prévu le 31 octobre, en favorite, mais cette prolongation de la campagne présente des risques pour la candidate du Parti des travailleurs (PT) comme pour l'économie. Cette femme de gauche convertie au pragmatisme va être la cible des attaques renouvelées de l'opposition et n'est pas à l'abri d'un nouveau scandale, après qu'une affaire de corruption eut contribué à détourner une partie de l'électorat de sa candidature. L'opposant de Lula, José Serra va mobiliser autour de sa candidature bien qu'il ait fait le plein de voix au premier tour. Mais, sait-on jamais avec ce premier tour qui a démenti les pronostics donnant Dilma gagnante. Les quatre semaines qui s'annoncent vont permettre au camp de Serra de durcir le ton et de dépeindre Dilma en idéologue désireuse de mener une politique plus à gauche que Lula. L'autre gagnante de dimanche est Marina Silva du Parti Vert. Dilma sera en difficulté si elle n'obtient pas le soutien des Verts. L'incertitude grandirait si ces derniers nouaient une alliance avec le parti de José Serra, l'autre candidat qualifié pour le second tour. Les analystes anticipent toutefois une alliance des Vert avec Dilma. “Ce n'est pas le point final. C'est le début d'un processus qui ouvre une nouvelle politique avec les idées que nous défendons”, s'est réjouie l'ancienne ministre de l'Environnement de Lula qui a un parcours identique à celui-ci. Issue de famille pauvre et habituée des combats difficiles, Marina da Silva a un long passé de lutte, notamment aux côtés du défenseur et martyr de l'Amazonie Chico Mendes, assassiné en 1988.