Etant depuis plus de 25 ans dans l'incapacit� chronique de produire des joueurs de qualit� qui puissent rivaliser avec les meilleurs joueurs de la plan�te, notre football national continue de p�ricliter dangereusement au risque de s'autod�truire et s'autodissoudre. En effet, il ne se passe pas un jour o� la presse ne fait pas �tat de malversations et autres tripatouillages caract�risant le fonctionnement d'un championnat improprement et injustement affubl� de l'�pith�te �professionnel�. Un championnat qui a, depuis longtemps, perdu de sa superbe, g�r� par de v�reux arrivistes et de notoires incomp�tents ignorant jusqu'aux r�gles du hors jeu ! Des tard-venus, anim�s par le seul souci de se servir du football comme tremplin pour assouvir leurs lubies et non point pour servir la cause de celui-ci. C'est ainsi que pour pouvoir pr�tendre construire une �quipe nationale repr�sentative, nous nous retrouvons dans une situation consistant � faire appel � des joueurs alg�riens, il est vrai, mais tous form�s dans les centres de formation en Europe, notamment en France, et qui, pour leur majorit�, ne connaissent rien de leur pays d'origine, de son mode de fonctionnement, des r�gles sociales en cours� Dans un souci de pr�cision, il est utile de rappeler qu'il s'agit, dans le cas d'esp�ce, d'une s�lection de joueurs alg�riens, g�n�ralement d�class�s, form�s � l'�tranger pour les besoins des clubs �trangers. Un assemblage h�t�roclite d'athl�tes de niveau moyen, que l'indigence de notre championnat domestique, a soudainement propuls� au rang d'internationaux avec toutes les gratifications qui les caract�risent. Il n'est gu�re n�cessaire de pr�ciser que si, d'aventure, ces joueurs avaient connu la chance d'�tre convoqu�s en �quipe A de leur pays d'adoption, ils n'auraient certainement jamais rejoint l'EN. Les cas de Zidane, Benzema, Nasri, Rami, Ben Arfa et autres sont l� pour nous le confirmer. R�habiliter le championnat national Nous avons donc affaire � quelques exceptions pr�s (elles se comptent sur les doigts d'une seule main) � des �sous-produits� pr�sentant l'avantage d'�tre de loin sup�rieurs � leurs pairs �voluant dans notre triste championnat. D'ailleurs, aucun de ces �pros� n'�volue, � ce que je sache, dans le top 16 des grands d'Europe. Pour leur majorit�, ils �margent dans des championnats qualifi�s de seconde zone : Portugal, Gr�ce, Qatar et j'en passe ! Cela dit, je m'inscris en faux par rapport au d�bat byzantin aliment� et amplifi� par une certaine presse tendant � vouloir opposer joueurs locaux aux pros d'Europe, estimant, pour ma part, que les meilleurs joueurs doivent �tre retenus, sans tenir compte de leur extraction sociale. Sauf que je suis convaincu et persiste � croire qu'une ��quipe nationale� ne se construit pas dans l'urgence et encore moins dans l'improvisation. Elle se construit sur la dur�e (� travers toutes les s�lections de jeunes), la planification des t�ches, le travail, le s�rieux, le suivi ainsi qu'une certaine philosophie de jeu. A ce titre, la r�habilitation du championnat national de football devient une n�cessit� imp�rieuse, en ce sens que seule une profonde r�volution de son mode de fonctionnement actuel peut permettre l'�mergence d'une nouvelle g�n�ration en mesure de relever les d�fis. Comme l'ont fait leurs pr�d�cesseurs, produits du code de l'EPS, pourtant si d�cri� � l'�poque, mais qui a g�n�r� des joueurs (renforc�s il est vrai par les meilleurs professionnels du moment) qui ont rivalis� avec les meilleurs du monde, que ni les �pop�es espagnoles et mexicaines ne d�mentiront. Besoin d'une volont� politique Pour cela, nous avons besoin d'une volont� politique clairement affich�e, tendant � rompre d�finitivement avec le professionnalisme de pacotille, d'essence n�olib�rale, ayant ouvert la voie � des aventuriers inconscients, mus par leur int�r�t personnel et rien d'autre. Un professionnalisme d�brid�, fruit d'un mim�tisme b�te et m�chant de ce qui se fait ailleurs et impos� par une FIFA omnipr�sente, omnisciente et totalitaire. Cette r�forme passe par l'in�vitable r�appropriation par l'Etat de l'�conomie du sport en g�n�ral et celle du football en particulier, devant se traduire, entre autres, par la r�habilitation des aires de jeu au niveau de tous les quartiers et cit�s (unique gage pour r�inventer le �jeu � l'alg�rienne� et la d�mocratisation de la pratique sportive), la �nationalisation� des clubs de foot (je sais que je vais �tre trait� d'attard�, mais ma�lich !!!) devant permettre, � terme, d'assurer une formation de qualit� et une plus grande transparence dans la gestion de chose sportive. A d�faut, nous serons condamn�s � nous morfondre dans la torpeur ambiante o� on assiste, impuissants, � la d�liquescence de notre football g�r� par des beggara et o� la chkara, sale et opaque, r�gne en ma�tresse absolue des lieux.