Le football de haut niveau, porteur d'intérêts économiques au poids grandissant, induit une lutte de plus en plus âpre et violente pour la victoire sur le terrain, parfois même en dehors ; le monopole d'agents sportifs et de quelques groupes de médias sur les droits de retransmission télévisée des rendez-vous sportifs majeurs entraîne une inflation sans précédent du coût du spectacle sportif, tant par les tarifs de sa retransmission que par les rémunérations de ses acteurs, les sportifs eux- mêmes. Pour rivaliser avec les clubs de l'élite professionnelle, il faut créer des ressources sur tous les aspects : financier, matériel et infrastructurel. Il faut faire en sorte qu'avant le début de la saison, le club ait tous les moyens matériels, financiers et infrastructurels qu'exige le professionnalisme. Il est vrai que tout ce qui est marketing se développe. Mais, il faut que le produit vaille la peine, d'abord. C'est un préalable. Il ne suffit pas de dire que l'équipe a respecté les critères du cahier des charges pour passer au professionnalisme. Le professionnalisme, c'est un vécu et un exercice au quotidien. Avoir un club professionnel, c'est le mettre dans des conditions de performance et de compétition pérennes. Un club dit professionnel doit avoir un siège, un stade, une administration, un encadrement… en un mot, être géré comme une véritable entreprise. Il s'agira de trouver les moyens matériels et financiers pouvant lui assurer la prise en charge effective de ses différents démembrements, tout au long de la saison, assurer les stages, les déplacements, le paiement des salaires de tout son personnel sans aucune exception… Etre professionnel, c'est rompre avec le déplacement des équipes au stade dans les transports publics ou en commun. En Algérie, rares sont les clubs, même les plus huppés, qui répondent aux exigences qui fondent pourtant le professionnalisme. Certes, beaucoup de dirigeants ont manifesté l'envie et la volonté de professionnaliser leurs clubs. Mais, cela ne suffit pas. Ce n'est pas le produit qui manque. Il y a notamment du talent dans nos différents clubs. Il y a aussi toutes les ressources humaines pouvant aider à asseoir le professionnalisme. En clair, il faut la bonne et ferme volonté, l'engagement des personnes ressourcées, tels les patrons de club et les fédéraux. Car, c'est à ces derniers qu'échoit notamment le droit d'apporter une bonne politique d'orientation aux clubs et au football. Parce qu'il leur appartient notamment de veiller au bon fonctionnement du professionnalisme des clubs algériens. Les exigences du professionnalisme Pour aller au professionnalisme, il faut répondre favorablement au cahier des charges relatif aux clubs sportifs professionnels, signé par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar. Les pouvoirs publics algériens sont donc passés à l'acte avec la promulgation, le 1er juillet dernier, du cahier des charges relatif au professionnalisme qui concerne toutes les disciplines sportives. C'est ainsi que l'arrêté du 1er juillet 2010, portant cahier des charges, fait suite au décret exécutif du 8 août 2006 relatif aux dispositions applicables aux clubs sportifs professionnels qui fait référence au cahier des charges à élaborer et à mettre en application, dans le prolongement du cahier des charges exigé par la FIFA et toute la batterie de procédures pour l'octroi de licence professionnelle pour les clubs, avec comme délai de démarrage d'un championnat professionnel dès la saison 2010/2011, voire, au plus tard 2011/2012. Ce cahier des charges détermine les conditions et les engagements que doit remplir tout club désirant participer au championnat professionnel organisé par la Ligue professionnelle concernée. Ces engagements portent notamment sur l'encadrement des joueurs, techniciens et dirigeants, les installations sportives, la formation, la gestion financière et comptable du club professionnel, l'aspect sécuritaire au sein des enceintes sportives, l'encadrement des supporters, ainsi que les engagements envers l'administration chargée du sport (Fédération nationale, Ligue sportive). Pour y prétendre, il doit y avoir aussi l'accompagnement qui se justifie par la formation des cadres à même de produire un travail très pointu et approfondi.Ce ne sont pas les ressources humaines qui manquent en Algérie. Elles sont, au contraire, très nombreuses. Avec une certaine organisation, on peut mettre à la disposition de tous les clubs algériens des personnes qualifiées à même d'assurer leur fonctionnement professionnel. Mais, ce qui manque, c'est le cadre d'évolution. Tout semble flou à ce niveau. Il y a donc encore du travail à faire. Il faut avoir le courage de reconnaître que le spectacle qui est proposé dans ce football dit professionnel n'accroche pas encore. D'où le regret de voir la lutte prendre le dessus sur le football. Auparavant, on suivait d'abord le football, avant de passer à la lutte. Mais, aujourd'hui, c'est tout à fait le contraire. La lutte a noyé le football, à cause de ce manque de spectacle qui puisse accrocher le public. Prétendre sortir de l'amateurisme est déjà quelque chose de bien. Mais il y a beaucoup de choses à faire encore et qui sont primordiales. C'est le travail, la formation et le recyclage des cadres, notamment les anciens joueurs. Il s'agit de les former pour qu'ils s'occupent de l'encadrement des jeunes futurs footballeurs, l'avenir des clubs et les sources de revenus. 14 clubs de D1 et 11 de D2 ont déposé leur dossier La Ligue nationale de football tient à rappeler les modalités d'accession et rétrogradation des clubs au titre de la prochaine saison 2010/2011. Pour rappel, les dispositions règlementaires arrêtées par la Fédération algérienne de football en concertation avec les présidents de club concernés avant le début de saison 2009/2010, et confirmées par le Bureau fédéral, précisent que la division nationale une sera composée de seize clubs. Pour la division nationale 2, elle sera composée de trois groupes régionaux de quatorze clubs chacun. Les groupes seront complétés par les clubs de la division interrégions pour constituer trois groupes régionaux de quatorze clubs chacun.Concernant les clubs qui ont déposé leur dossier de professionnalisation au niveau de la FAF, celle-ci a annoncé dimanche dernier, à l'issue de la réunion de son Bureau fédéral, qu'elle avait reçu les dossiers de 14 clubs de la D1 et 11 clubs pour la D2, selon le communiqué du Bureau fédéral qui s'est réuni au Centre national technique de la FAF à Sidi Moussa sous la présidence de M. Mohamed Raouraoua, président de la FAF. Pour permettre une finalisation complète des dossiers et tenant compte de ces résultats, le Bureau fédéral a décidé de proroger le délai de dépôt au 8 août 2010 et a demandé aux clubs concernés de transmettre à la FAF dans les meilleurs délais les pièces manquantes. La FAF s'est dit «satisfaite» de cet énorme progrès vers la concrétisation du football professionnel dans notre pays, tout en félicitant les dirigeants et investisseurs dans les sociétés par actions (SPA) de nos clubs. Les autres mesures indispensables à la professionnalisation du football seront progressivement mises en œuvre pour faciliter le passage harmonieux d'un système amateur à un système professionnel, ceci en liaison avec les structures concernées de l'Etat, conclut le communiqué du Bureau fédéral de la FAF. A. B.