S'il est plus que certain qu'il ne postulera pas à un troisième mandat à la tête du mouvement, le président sortant du MSP pense à être de la course à la présidentielle d'avril 2014. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Aboudjerra Soltani, qui intervenait hier pour la dernière fois en qualité de président du MSP, le parti tenant son 5e congrès jeudi, vendredi et samedi prochains à la Coupole du complexe olympique Mohamed- Boudiaf, s'il a exclu toute intention de rempiler pour un autre mandat à la tête du mouvement, «sauf situation extrême que j'exclus, du moins pour le moment», s'est déclaré pas tout à fait prêt à prendre sa retraite politique. «J'ai encore un rôle politique à jouer dans les coulisses et au besoin, j'enfile mon uniforme», poursuit-il. Et ce rôle sera-t-il celui du potentiel candidat à la prochaine présidentielle ? Même s'il se montre diplomate dans sa réplique truffée de non-dits comme à ses habitudes, Soltani se trahira, néanmoins, en n'excluant pas cette éventualité, lui qui a de tout temps caressé le rêve de se situer au-dessus de la mêlée islamiste. Et le rendez-vous d'avril 2014 semble tout indiqué pour le successeur de feu Nahnah à la tête du MSP, lui qui, quelques instants seulement auparavant, et au sujet des bons offices diligentés récemment pour le retour au bercail des enfants égarés du mouvement, s'est dit suffisamment satisfait du fait que tous ces anciens cadres dirigeants du MSP, Belmehdi, Ghoul et Ménasra qui ont opté pour des parcours en solo, se sont engagés à agir «dans le cadre du courant cher à feu Nahnah». Manière subtile d'inscrire l'action de ces partis dans la vaste famille du père spirituel et de les considérer comme autant d'appendices qui peuvent servir de véritables tremplins à l'occasion de rendez-vous électoraux d'importance comme la présidentielle. Soltani aurait souhaité incarner l'apothéose des réformes politiques promises par le président de la République dans son fameux discours à la nation du 15 avril 2011. Des réformes politiques qui ont pris l'exact chemin inverse qui aurait dû être le leur en les entamant justement par la révision de la Constitution, «la mère de toutes les lois du pays», commente- t-il. Et de regretter le caractère technique de la commission mise au point à cette effet, considérant que la Constitution est avant tout l'affaire des politiques appelés à des consensus pour des périodes allant de 20 à 50 ans. Pour Soltani, la nature du système politique, la question des libertés à notifier clairement, la séparation des pouvoirs à clarifier autant que possible, le «maudit» article 74 lié au nombre de mandatures comme il le qualifie lui-même, sont autant de points sensibles qui ne sont pas, selon lui, du ressort des membres de cette auguste commission dont, dit-il, il «ne doute pas, par ailleurs, de leurs compétences, chacun dans son domaine». Mais s'il considère les articles de la Constitution d'essence éminemment politique, le président sortant du MSP se contredira, en faisant l'économie d'une lecture politique du fameux article 88 de cette même Constitution. «Ledit article est clair et cite le Conseil constitutionnel comme unique institution à se prononcer sur l'Etat de santé du président de la République et d'une probable vacance du poste pour incapacité à l'honorer », dit-il. Pour lui, appeler à l'application de cet article dans les circonstances actuelles serait faire preuve «d'insolence politique» et d'affirmer se suffire des seules sources officielles liées à l'état de santé du président. Ceci quoiqu'il mette, à demi-mot, la transparence dont le pouvoir a fait preuve au sujet de l'évacuation, samedi dernier, du chef de l'Etat en France pour un malaise, sur le compte de la «contrainte», celle de l'approche de la finale de la coupe d'Algérie de football dont le président donne le coup d'envoi et préside la cérémonie de remise du trophée.