Les effets des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région d'Oran, durant la nuit de jeudi et vendredi, ne cessent d'être exprimés par une colère citoyenne due aux dégâts occasionnés par la pluie ou plus exactement par le constat d'une gestion chaotique des conduites d'évacuation de l'eau, pourtant de réalisation récente pour bon nombre d'entres elles qui ont cédé dès les premières chutes de pluie. La colère concerne également des promesses de relogement qui tardent à venir, poussant les contestataires à brandir une affiche, en guise de revendication principale. «Nous les habitants de quartiers délabrés ne voulons plus de documents de pré affectation ni de promesses, nous exigeons des logements concrets». Depuis vendredi, la contestation a repris de plus belle à Oran. Ainsi après El Barki, Ed Derb, les quartiers de petit Lac et Es Senia ont également pris part à la contestation rejoints hier par les habitants de Ras El Aïn. Même scène constatée partout : des routes barrées par des pneus brûlés, des bennes à ordures bloquant l'accès aux quartiers concernéns, mais également des attroupements mettant en avant femmes, enfants et vieux du quartier. Face à eux des brigades anti émeutes, qui pour l'heure se contentent de rester en position d'observateurs, mais également de sécuriser les alentours en cas de débordement. Une tension qui se répercute sur l'ambiance qui règne à Oran où tout un chacun craint le pire et évite de trop trainer dehors. A Ras El Ain, sur place, trois tentes sont dressées regroupant les trois familles dont les habitations ont été sérieusement endommagées durant les dernières intempéries. Ces familles auraient reçu un représentant du wali avec la promesse d'un relogement dès dimanche prochain. Cela n'a pas apaisé la tension puisque les habitants de ce quartier disent en avoir marre des promesses non tenues et ne comptent pas cesser leur mouvement de contestation. Malheureusement, Oran se retrouve dans cette situation à chaque intempérie, avec des milliers d'habitations inondées, des routes submergées, des affaissements de terrain, face à des milliards dépensés chaque année pour les réseaux d'assainissement et autres réhabilitations et études sans pour autant que la situation ne s'améliore.