Une finale de la coupe de l'épreuve populaire en l'absence du premier magistrat du pays, ce n'est pas une première en Algérie. La tant attendue fête du football de ce 1er mai 2013, entre les voisins du MCA et de l'USMA sera la seconde, en 49 éditions, à voir sa cérémonie protocolaire confiée au chef de l'exécutif. L'histoire retiendra qu'en 1990, le trophée national remporté par l'ES Sétif, face au MSP Batna, au stade du 5-Juillet, a été remis au vainqueur par le chef du gouvernement de l'époque, Mouloud Hamrouche. Le président Chadli Bendjedid était tout simplement aux abonnés absents, le pays étant en ébullition quelque trois semaines après les élections locales (12 juin 1990) qui avaient vu le raz-de-marée du FIS. L'accident ischémique transitoire de ce samedi 27 avril empêchera donc le président Abdelaziz Bouteflika d'honorer sa quinzième finale de la Coupe d'Algérie de football depuis son intronisation en avril 1999. Un tel scénario s'est produit le 5 juillet 1990 quand l'Aigle Noir de Sétif et les Bianconeri du Babia (surnom du MSPB) animaient la finale de la 27e édition. Un rendez-vous qui comptait, situation politique du pays oblige, pour l'exercice sportif... 1988-1989. Les trois premiers tours (32es, 16es et 8es de finale) de la compétition s'étant déroulés en 1989, quant aux 1/4, 1/2 et la finale, ils seront disputés en 1990. L'absence du président de la République de l'époque, feu Chadli Bendjedid, a été mal perçue par les dirigeants du club des Aurès dont le président n'était autre que le fils du chahid Mostefa Benboulaïd. Abdelwahab Benboulaïd, également enseignant à l'Université de Batna, avait, en guise de protestation de ce qu'il considérait comme «un manque de respect aux jeunes», sommé ses joueurs de ne pas aller récupérer leurs médailles des mains du Premier ministre. Un témoin qui a requis l'anonymat raconte que les médailles que les joueurs batnéens devaient recevoir étaient étalées sur le sol, le chef du gouvernement ayant fini par comprendre que les «Chaouis» ne viendraient jamais les récupérer. Le Dr Abdelwahab Benboulaïd fut assassiné le 24 mars 1995, dans un faux barrage tendu par les groupes du GIA, près d'Aomar, dans la wilaya de Bouira.