Pour les besoins d'une prise en charge médicale optimale, le président de la République bénéficie d'un traitement particulier aussi bien localement qu'à l'étranger, en Suisse notamment, avec des équipements ultra-sophistiqués et des professeurs et autres médecins de renom mobilisés. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Les problèmes de santé du président de la République Abdelaziz Bouteflika ne cessent d'alimenter la chronique nationale, depuis la toute première évacuation en urgence, en novembre 2005, jusqu'à la dernière, celle de ce samedi. Une toute première évacuation à l'hôpital du Val-de-Grâce de Paris pour des troubles digestifs, comme diagnostiqués auparavant par des médecins de l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, qui a duré un peu plus d'un mois. Ceci avant qu'un second diagnostic des plus formels ne parle d'un «simple» ulcère hémorragique. Ce qui a nécessité une intervention chirurgicale assez bénigne de près d'une heure et d'une période de suivi postopératoire de 30 jours observée à l'hôtel Le Meurice, toujours à Paris. Mais ce diagnostic dont a fait part, à cette époque, le Pr Messaoud Zitouni, a été, pour rappel, vivement contrarié par une autre voix autorisée. Le professeur de renom Bernard Debré, chef du service urologie à l'hôpital Cochin (Paris), avait carrément évoqué que l'illustre patient du Val-de-Grâce souffrait d'un «cancer de l'estomac avec des complications, c'est-à-dire qu'il a des ganglions, des métastases ». Un avis que confortera, deux ans plus tard, un câble de Wikileaks repris par Reuters en février 2011, où l'ancien ambassadeur américain, Robert Ford, rapportait les confidences d'un médecin proche de Bouteflika qui lui aurait affirmé dans la plus stricte confidentialité que le «président souffrait d'un cancer et qu'il était actuellement en rémission», autorisant, toutefois, «le président à remplir sa fonction». Et si cette première alerte a été rendue publique tout comme celle de samedi à l'occasion de laquelle le président de la République a retrouvé l'enceinte hospitalière parisienne, suite à «un accident ischémique transitoire sans séquelles», selon le professeur Rachid Bougherbal, directeur du Centre national de la médecine sportive, les autres évacuations, beaucoup plus fréquentes, à destination de Paris et de Genève, ont été soigneusement tenues secrètes. Des soins prodigués de manière presque sans discontinuité, avec comme conséquence inévitable, l'effacement du président de la scène nationale, qui déléguait ses conseillers, le Premier ministre pour le représenter à l'occasion de nombre de sorties et autres activités qu'il affectionnait tant au tout début de sa première mandature. On n'a pas lésigné en haut lieu sur les moyens pour entourer le président de la République du plus grand soin à l'effet d'entretenir sa santé au mieux. Ainsi, la résidence d'Etat de Zéralda a été aménagée et dotée d'un équipement médical sophistiqué tout comme c'est le cas chez lui à Sidi-Fredj. Ceci pour les besoins des soins «domestiques », car Bouteflika bénéficie d'un similaire traitement, sinon plus «soutenu» à l'étranger, où des séjours seraient rendus nécessaires, comme ce fut le cas ce samedi, dans l'après-midi. En Suisse plus particulièrement où, en sus d'une résidence acquise pour ce faire, il bénéficierait d'une protection en permanence assurée par une équipe qui n'a d'yeux que pour lui.