La 31e session des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe se tiendra aujourd'hui à Rabat. Cette réunion se tient au moment où les relais politiques et médiatiques du Makhzen lancent une nouvelle attaque contre l'Algérie. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Mourad Medelci participe aujourd'hui, à Rabat, à une nouvelle session des ministres des Affaires étrangères de l'Union du maghreb arabe. Les questions liées à l'action maghrébine commune, à l'intégration économique ainsi que l'adoption du budget du secrétariat de l'Union sont inscrites à l'ordre du jour de cette réunion. Mais il semble que les autorités marocaines aient décidé de passer outre le programme officiel pour imposer deux autres points : l'ouverture des frontières avec l'Algérie et le dossier du Sahara occidental. Il faut dire que ces deux dossiers sont évoqués quotidiennement dans les milieux politiques et dans l'ensemble des médias. La dernière sortie anti-algérienne est signée du secrétaire général du parti Istiklal. Hamid Chabat a largement dépassé les frontières puisqu'il a exigé de lancer une offensive armée pour récupérer Tindouf et Béchar, des «territoires colonisés par l'Algérie». Des propos considérés à Alger comme une véritable déclaration de guerre, le parti El Istiklal étant le principal allié politique du Palais et membre de la coalition gouvernementale. Au début du mois d'avril, lors des travaux de la 15e Conférence des ministres de l'Intérieur du bassin de la Méditerranée occidentale qui s'est tenue à Alger, le ministre de l'Intérieur marocain avait «conseillé» aux responsables algériens d'ouvrir les frontières pour mieux lutter contre le trafic de drogue... produite au Maroc. «Si le trafic de drogue est la cause qui justifie la fermeture des frontières, alors les frontières ne s'ouvriront jamais car il n'y a pas un seul pays au monde qui a réussi à éradiquer le trafic. L'ouverture des frontières conduira à une meilleure coopération dans ce domaine», déclarait Mohand Laenser, de tendance islamiste. Une proposition à laquelle Daho Ould Kablia, son homologue algérien, avait répondu par un sourire narquois. Il faut dire que les hommes politiques marocains sont habitués à s'attaquer à l'Algérie lorsque leur pays traverse une zone de turbulences. Sauf que cette fois-ci, cette campagne intervient dans une période particulièrement difficile. Le Maroc ne s'est toujours pas relevé du camouflet infligé par l'administration Obama lors de la dernière session du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à la question du Sahara Occidental. La proposition américaine relative à l'élargissement du mandat de la Minurso (Mission des Nations Unies pour l'organisation du référendum au Sahara Occidental) à la supervision des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés a provoqué une véritable crise interne. Bien qu'ayant été retirée par les Etats-Unis, cette initiative a démontré que le Maroc agit avec violence contre une population civile d'un pays sur lequel il ne dispose d'aucune souveraineté. L'Algérie soutenant ouvertement le peuple et le gouvernement sahraouis, devient donc la cible du Makhzen et de ses relais. Aujourd'hui, toute cette pression pèsera sur les épaules d'un seul homme, Mourad Medelci.