Quel que soit le nouveau président du MSP, ce qui devait intervenir, hier en soirée, il n'aura plus les coudées franches qu'avaient Nahnah et son successeur Soltani. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Et pour cause, les congressistes qui ont clos les travaux de leur 5e congrès hier, tard, ont « ligoté» pour ainsi dire, leur futur patron du mouvement, qu'il soit Abderezzak Mokri ou Abderrahmane Saïdi, les deux potentiels candidats à la succession de Bouguerra Soltani, ont retenu le principe de son élection par les membres du conseil consultatif et non pas par le congrès comme cela se faisait jusqu'ici. Un changement dans les statuts du parti qui n'est pas sans arrière-pensée d'exercice de contrôle par cette instance de l'action du président du mouvement avec possibilité de le démettre. Ceci, bien que le nouveau président se soit attribué le privilège de désigner à sa guise, le quota de 10 personnes au sein du conseil consultatif parmi les compétences du mouvement. Un quota qui s'ajoute à deux autres de 5 membres chacun : un pour l'émigration et l'autre pour les jeunes, en sus d'une quote-part de 40 places pour la gent féminine. Et pas seulement cette nouveauté dans les textes du MSP, dont ce 5e rendez-vous organique et politique national s'est rendu «coupable» avec la création d'une commission de discipline qui aura à étudier les cas d'écarts de conduite des militants et des cadres du parti. Manière de prévenir d'autres situations que celles qu'a vécues le mouvement, avec les frondes de nombre de cadres et pas n'importe quels cadres, qui ont fait fausse route au mouvement sans que les instances de ce dernier trouvent à dire quoi que ce soit. Les exemples de Ghoul, de Benbada et consorts sont à ce titre édifiants. Ceci dit, et si les dirigeants sortants le voulaient comme un rendez-vous serein, ce congrès du MSP s'est distingué de ses précédents par une bataille acharnée menée non pas qu'en coulisses, mais en plénière et dans le cadre des diverses commissions mises sur pied à l'occasion. D'où, d'ailleurs, le vote serré ayant sanctionné les divers amendements apportés aux textes du parti, ceci en sus des discussions serrées autour de la feuille de route politique dont l'élection du nouveau président renseignera, on ne peut plus clairement sur soit la poursuite de l'option oppositionniste qui se confirmera avec l'élection de son porteur au sein du mouvement, Mokri, soit les retrouvailles d'avec, ce qui a de tout temps fait la marque de fabrique du parti jusqu'à 2001 : l'entrisme avec son corollaire, la participation au gouvernement. Et même sur ce sujet, les congressistes auraient balisé le terrain sous la pression des «oppositionnistes», en exigeant l'élargissement de la présence du mouvement au sein des divers arcanes du pouvoir, à l'échelle centrale et même locale.