Les agriculteurs, ceux parmi eux, pas nombreux pour le moment, qui, pour irriguer leurs parcelles, utilisent les eaux épurées, n'ont pas de souci à se faire quant à la gratuité de cette prestation. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Une gratuité dont le ministre des Ressources en eau exclut, en effet, toute perspective de remise en cause. Hocine Necib, qui était hier l'invité de la rédaction matinale de la Chaîne III de la Radio nationale, explique le maintien de cette option de gratuité des eaux épurées dans les stations de traitement des eaux usées de même que celle de la boue fertilisante qui y est extraite, par le fait que la réutilisation des eaux épurées dans l'agriculture constitue «un facteur de développement » et que bien des économies sont faites ailleurs, sur les eaux conventionnelles. «L'enjeu est très important», poursuivra-t-il, faisant part que ce programme actuellement au stade de promotion avec une capacité de production de 800 000 mètres cubes annuels à porter à hauteur de 1,3 milliard de mètres cubes en 2014 avec un taux de 51% et 80 000 ha à l'horizon 2020 et 55% en 2025 et une superficie irriguée de 100 000 ha. Et à Necib de tranquilliser les agriculteurs quant à la qualité de cette eau épurée, soutenant que l'eau en question est contrôlée aussi bien à l'entrée qu'à la sortie des 145 stations d'épuration «disposant chacune d'un laboratoire», affirme-t-il. Le ministre fera part aussi d'un tout nouveau modèle d'éco-épuration, consistant en des jardins filtrants. Une expérience concluante enregistrée récemment à Timassine, à Touggourt, au sud du pays et qui sera, de ce fait, davantage vulgarisée avec, dira-t-il, la programmation dans le cadre de la toute prochaine loi de finances, d'unités similaires au bénéfice des petits villages, petites agglomérations et autres oasis de la région. Une région dont l'agriculture sera boostée par un vaste programme «innovant», selon Necib, qui parlera de trois axes d'intervention portant respectivement sur la préservation de l'agriculture aurasienne, celle des parcours et, enfin, le développement de l'agriculture d'entreprise. Une démarche à mener de concert d'avec les ministères de l'Agriculture et celui de l'Intérieur dans le cadre de l'instruction interministérielle 196. Surtout que plus de 18% de production nationale agricole vient de cette région, un taux que la tutelle veut porter à hauteur de 30%, avec comme défi, la sécurité alimentaire du pays. Et au ministre de se porter en faux contre le «prétendu» problème d'insecticides qui, selon lui, ne se pose pas du fait, arguera-t-il, du «taux élevé de nitrate», s'appesantissant, a contrario sur un problème d'une toute autre nature. Necib évoquera alors la salinité de 2, 3, voire de 4g par litre et une température de l'eau extraite qui dépasse dans certaines régions les 50, voire les 60°. Et pas que ces deux soucis majeurs puisqu'il y a le problème d'entartrage des conduites qui influe sur les équipements de pompage et sur la qualité de l'eau et donc source de souci pour les agriculteurs et les ménages.. D'où, un vaste programme pour atténuer ces phénomènes à travers la mise en place d'un réseau de 14 stations de déminéralisation dont 10 à Ouargla, une à El Oued, une autre à Illizi et une autre à Tindouf en phase de démarrage et d'un autre système de refroidissement de l'eau. M. K. Pas question de revoir la tarification de l'eau Le ministre des Ressources en eau a, une fois de plus, écarté toute éventuelle hausse de la tarification de l'eau. «Elle ne figure ni au niveau du ministère ni au gouvernement», soutiendra Necib qui n'exclut pas, cependant, que cette perspective concerne les gros utilisateurs. «La réflexion est engagée», se contentera d'affirmer le ministre.