Contrairement à l'Assemblée populaire nationale, le Conseil de la nation aurait augmenté les indemnités des sénateurs. Ils devraient rembourser la différence perçue ces derniers mois. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - L'affaire des augmentations des indemnités tourne à la crise. Après l'Assemblée populaire nationale, les regards se tournent aujourd'hui vers le Conseil de la nation dont les membres ont bénéficié de cette hausse. En effet, le «principe» de cette augmentation avait fait l'objet d'un accord entre les bureaux des deux chambres lors d'une réunion de coordination qui s'est déroulée au lendemain de l'ouverture de la session de printemps. Une réunion présidée conjointement par Abdelkader Bensalah et Larbi Ould Khelifa. C'est sur la base de cet accord que le président du Conseil de la nation a décidé d'augmenter les trois indemnités. Selon une source proche du Sénat, la somme totale serait de 102 000 DA par mois. Il aurait également été décidé d'appliquer cette hausse à partir du mois de janvier, soit dès l'installation de la nouvelle composante du Conseil de la nation. Pour sa part, Larbi Ould Khelifa devait en faire de même. Sauf que la presse est venue jouer les trouble-fêtes. C'est le site d'information en ligne Tout sur l'Algérie qui a rendu publique cette affaire. L'information selon laquelle le salaire des députés atteindrait les 40 millions de centimes a provoqué une véritable tempête. Face à cette situation, le président de l'Assemblée populaire nationale décide de mettre au placard la décision. Dimanche dernier, la Chambre basse du Parlement est montée au créneau pour démentir «catégoriquement » des informations rapportées par «certains journaux nationaux» faisant état d'une hausse de salaire de 100 000 au bénéfice des élus nationaux. «Les services du président de l'APN démentent formellement les affirmations de certains titres de la presse nationale relatives à une prétendue augmentation des indemnités des membres de l'APN et considèrent, par conséquent, que de telles informations sont dénuées de tout fondement», avait indiqué la direction de la communication et de l'information de l'Assemblée populaire nationale dans un communiqué de presse. Toutefois, ce même communiqué confirme que la question d'une révision à la hausse des indemnités d'hébergement, de transport et de restauration avait été abordée lors d'une réunion du Bureau de l'Assemblée. «Le principe de l'augmentation des indemnités relatives au logement, au transport et à la restauration a été effectivement discuté lors d'une réunion du Bureau de l'APN tenue il y a six mois et aucune décision n'a été prise à ce sujet.» Selon nos sources, Abdelkader Bensalah aurait envisagé de faire marche arrière. Ainsi, l'administration de la Chambre Haute aurait reçu des instructions pour opérer «des retenues sur salaires». Si cette instruction venait à être appliquée, les sénateurs devront rembourser la différence perçue ces derniers mois. Reste maintenant à savoir pourquoi les bureaux des deux chambres ont augmenté les indemnités des parlementaires. Pour l'opinion publique, cette hausse est intimement liée au projet de révision de la Constitution et au processus d'adoption par voie parlementaire. Un lien difficile à démentir après le précédent créé par la révision constitutionnelle de 2008.