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CONSTITUEE EN PARTS EGALES DE SNC-LAVALIN DU CANADA, D'ACCIONA AGUA D'ESPAGNE, ET D'ALGERIAN ENERGY COMPANY (UNE ENTREPRISE PUBLIQUE ECONOMIQUE ALGERIENNE) La société Myah Tipasa interdite de marchés publics par la Banque
Si la justice algérienne est trop lente dans le traitement des affaires de corruption, la Banque mondiale est plus prompte à réagir : depuis plus d'une dizaine d'années maintenant, cette institution tient à jour et publie une liste noire des entreprises interdites de marchés publics pour les projets qu'elle finance. C'est ainsi que le mois dernier, le groupe canadien SNCLavalin faisait son «entrée» dans cette liste noire, groupe qui a de nombreux marchés en Algérie et qui est impliqué dans plusieurs affaires de corruption, en Algérie et un peu partout dans le monde. Et voilà que l'on apprend, dommages collatéraux (?), que la société algérienne Myah Tipasa est aussi interdite de marchés publics par la Banque mondiale, depuis le 17 avril dernier, et pour une période de 10 ans. Le gouvernement algérien, informé de cette décision, garde un étrange silence. Qui est Myah Tipasa ? Pour rappel, le 27 juin 2008, SNC-Lavalin rendait public un communiqué annonçant la création en Algérie de la société Myah Tipasa, suite à un contrat pour un montant de 150 millions de dollars. Ce contrat vise l'ingénierie, l'approvisionnement et la construction d'une usine de dessalement d'eau de mer d'une capacité de 120 000 mètres cubes par jour dans la wilaya de Tipasa. La société Myah Tipasa est une coentreprise détenue à 51% par Algerian Water Investment, ellemême constituée en parts égales de SNCLavalin et Acciona Agua, et à 49% par Algerian Energy Company Spa, une entreprise publique économique algérienne. En outre, SNC-Lavalin, en coentreprise avec Acciona Agua, a signé un contrat pour exploiter et entretenir l'usine pendant les 25 ans suivant sa construction. L'Algérienne des eaux et Sonatrach, deux sociétés détenues à 100% par le gouvernement algérien, achèteront la totalité de la production d'eau de l'usine pour une durée de 25 ans. Toujours selon le communiqué de SNCLavalin de 2008, le projet s'inscrit dans une démarche du gouvernement algérien visant à sécuriser à long terme l'alimentation en eau potable de la ville d'Alger et de ses environs. «...Notre savoir-faire dans le secteur de l'eau, au service des Algériens...» ! Pour rappel aussi, la déclaration suivante, toujours en 2008 : «Nous sommes très heureux d'avoir, grâce à ce projet, la chance de mettre en application notre savoir-faire dans le secteur de l'eau, au service des Algériens», de Riadh Ben Aïssa, vice-président directeur de SNC-Lavalin responsable des activités de construction et des infrastructures dans le secteur de l'eau pour le monde entier. Ce dernier, accusé de corruption, est emprisonné en Suisse depuis 2012. Précisions supplémentaires sur le montage financier de ce projet SNCLavalin Capital (filiale financière du groupe canadien) a agi en tant que conseil financier auprès de Myah Tipasa pour la mise en place d'un financement à long terme sans recours souscrit par le Crédit populaire d'Algérie (CPA) portant sur 80% de la valeur du projet. Les actionnaires de Myah Tipasa complèteront le financement de ce projet en investissant environ 35 millions $ US dans le capital social de cette société. Le groupe espagnol Acciona Agua, associé dans le projet et impliqué dans Myah Tipasa est l'une des sociétés mondiales leader en dessalement d'eau de mer et d'eau saumâtre. Le gouvernement algérien, informé de cette décision, garde un étrange silence. Quelles seront les conséquences de cette décision de la Banque mondiale de «blacklisté », et ce, pour la première fois (triste évènement), une entreprise algérienne ? Que comptent faire les pouvoirs publics ? Et la justice algérienne dans tout cela, notamment le Pôle financier traitant des affaires de corruption ?