Premier test pour Baba-Ahmed, le ministre de l'Education, qui organise les premières épreuves de l'examen du baccalauréat après avoir hérité du secteur. Pas de révolution : le successeur de Benbouzid maintient les mêmes mesures en place depuis plusieurs années. Une inconnue : le taux de réussite que cette cohorte, fruit de la réforme, sera en mesure de réaliser. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Début des épreuves du baccalauréat demain. Jusqu'à jeudi, les 391 622 candidats scolarisés et les 175 072 candidats libres passeront les différentes épreuves avec l'espoir de pouvoir décrocher le sésame pour l'université. L'édition 2013 n'est pas si différente des années précédentes. Par précaution sans doute et pour ne pas bousculer certaines habitudes prises du temps de Benbouzid, le département de l'éducation a maintenu quasi intactes les dispositions d'ordre pratique et la concession que représente le fameux seuil exigé par les élèves en classe de terminale. S'il reconnaissait récemment que fixer un seuil des cours ne plaidait pas en faveur d'un diplôme de qualité, le ministre de l'Education a préféré temporiser. Résultat : les candidats bénéficieront de conditions similaires à celles appliquées sous l'ère Benbouzid. C'est ainsi que deux sujets leur seront proposés dans chaque matière et dans chaque filière pour leur permettre de faire le choix du sujet «qui leur convient le mieux». Ils bénéficieront d'une demi-heure supplémentaire en plus du temps réglementaire de chaque épreuve pour leur permettre de «lire attentivement le sujet et comprendre les principaux éléments qui y sont contenus avant d'entamer leur réponse». Les sujets d'examens ont, quant à eux, été élaborés sur la base des cours effectivement dispensés avec comme échéance le 2 mai dernier, date à laquelle avait été arrêté le fameux seuil des leçons. La situation d'intégration ne sera pas appliquée dans l'élaboration des sujets du baccalauréat, qui seront formulés comme par le passé, sans changement. Autant de facilitations accordées depuis quelques années et qui ne sont certainement pas étrangères à la hausse du taux de réussite au fil des années. Seule différence avec son successeur, Baba-Ahmed ne donne pas de pronostic. Il affirmait dans un entretien accordé à un quotidien national que le taux de réussite n'obéissait à aucune considération politique. Depuis des années déjà, observateurs et famille de l'éducation reprochaient à la tutelle de «gonfler» le taux dans une tentative d'apporter la preuve que la réforme du système éducatif avait porté ses fruits. Des accusations toujours réfutées par les premiers responsables du secteur, tandis que des pédagogues affirment de leur part que c'est la structure même des questions qui a, au fil du temps, beaucoup changé. Idem pour les barèmes qui donnent la part belle aux questions basées non pas sur la compréhension mais sur le fait d'apprendre par cœur. Quel taux de réussite réussira la cohorte fruit de la réforme ? C'est la seule inconnue de cet examen qui intervient après une grève qui aura paralysé le secteur, notamment dans le Sud et les Hauts-Plateaux. Alors que le front social était plutôt calme en début d'année, la trêve a été rompue et plusieurs syndicats du secteur ont renoué avec la contestation. Certains avaient même menacé de boycotter les examens avant de revenir sur leurs décisions. Au final, l'encadrement sera assuré normalement. Une bombe désamorcée à temps par le ministre pour qui cet examen est un test tout comme il l'est pour les milliers de candidats.