Assiste-t-on à un retour du terrorisme en Algérie ou est-ce une énième tentative des terroristes de s'inviter, profitant de situation de flou qui caractérise le pays actuellement, au débat. En tout cas, à Bouira, depuis plusieurs semaines, l'accalmie revenue depuis plusieurs années est en train de céder la place à un retour progressif et inquiétant du phénomène du terrorisme, avec tout ce que cela engendre comme terreur et psychose. En effet, après la vaste opération de ratissage opérée dans la région de Tamellahth, en novembre dernier, une autre opération, celle-là plus importante, a été reconduite dans la même région mais avec plus de moyens et plus d'effectifs. C'est que ce côté-ci de la wilaya de Bouira, dans cette région réputée pour sa densité mais aussi pour sa proximité des wilayas de M'sila et Bordj-Bou-Arréridj, connue pour avoir servi pendant longtemps de zone de transit aux groupes terroristes, est devenu une base arrière d'Aqmi. Selon des sources proches des services de sécurité, les militaires auraient été frappés par le degré d'implantation des groupes terroristes d'Aqmi dans cette région. Les militaires, selon nos sources, auraient découvert une véritable base arrière où des terroristes vivraient avec leurs familles et posséderaient même des camps d'entraînement. Cependant, cette base arrière était maintenue au secret par les terroristes qui en avaient fait de la wilaya de Bouira une véritable région de repli en Kabylie. Mais après leur découverte et l'impressionnant dispositif mis en place par l'ANP pour les débusquer, ces terroristes, qui auraient réussi à prendre la fuite à travers les tunnels et autres chemins détournés à travers les vals de cette dense forêt, auraient rompu la trêve qu'ils s'étaient imposée dans cette zone qui n'est plus celle de repli. C'est ce qui expliquerait leur retour ces derniers jours dans la région du nord-ouest, à Aomar et Djebahia, où des attentats avaient ciblé des patrouilles de la gendarmerie et des Patriotes, et une attaque au hebheb du côté de Djebahia contre une caserne de l'ANP. La recrudescence des actes terroristes allait crescendo puisque durant le week-end, soit dans la journée de ce jeudi, aux environs de 7 h du matin, un policier qui rentrait chez lui après une nuit de travail a été tué par les terroristes dans la localité de Sridj, relevant de la commune de Souk Lekhmis, à 40 km à l'ouest de Bouira. La manière avec laquelle ce policier, le dénommé K. Abdelkrim, âgé de 30 ans, a été tué nous renvoie aux premières années du terrorisme où des gendarmes et des policiers étaient mis au guet avant d'être assassinés. Cela étant, la situation de flou que vit le pays actuellement et l'absence du président de la République pendant plus d'un mois ne sont pas étrangères à cette recrudescence du terrorisme ; les terroristes s'invitent de manière importune à un débat duquel ils se sont depuis longtemps exclus. Il est aussi vrai que le flou qui persiste dans le pays peut donner des ailes même aux espèces rampantes.