Le candidat aux prochaines présidentielles, l'ex-chef du gouvernement le Dr Ahmed Benbitour, a animé ce jeudi 30 mai une conférence-débat à Aïn-Séfra. Le futur candidat donc entame d'ores et déjà sa précampagne, et multiplie ces derniers jours ses sorties à travers plusieurs localités du pays. II était en début de ce week-end, l'invité de la capitale des Monts des ksour, où il a présenté son programme pour les futures présidentielles. Dans une salle archi-comble, l'hôte des Séfraouis, qui a rencontré les citoyens venus des différents coins de la région, déclara qu'il est candidat aux prochaines présidentielles, et que sa précampagne consiste en une invitation de toute la société à une mobilisation pacifique pour le changement. «... Je suis porteur d'un projet de société et de propositions pour le changement du système et non des hommes et faire sortir le pays de la crise... Certes, je suis en précampagne, à la recherche d'une mobilisation pacifique pour le changement, à la recherche de toutes les forces qui appellent au changement pacifique pour aboutir à une nouvelle République démocratique qui découlera d'une élection libre et transparente», dira-t-il. M. Benbitour, qui a axé sa longue intervention sur les maux sociaux qui gangrènent la société algérienne notamment, la corruption, la mauvaise, gestion, le gaspillage, la marginalisation, le régionalisme, le déséquilibre régional, la crise identitaire, l'intégrisme et autres, dira en fait, que «les compétences, les moyens et les solutions existent pour combattre ces fléaux, d'ailleurs, je n'ai nullement l'intention de mener une opération mains propres». Concernant le volet économie, M. Benbitour déclara que son programme consiste en la création de 15 pôles régionaux économiques à travers le pays, ce qui, dira-t-il, «même si pour les trois années à venir, l'Algérie serait à l'abri, grâce à la manne pétrolière et la fiscalité pétrolière, mais à voir où vont les choses, la situation est menaçante, si elle n'est pas redressée ; d'ailleurs, depuis un quart de siècle, l'Algérie est en phase d'un processus des réformes économiques pour passer à l'économie de marché, mais la réalité sur le terrain est autre». L'ancien chef du gouvernement espère tout de même que le changement viendra de l'intérieur et non pas des pressions étrangères ; faisant ainsi allusion aux dirigeants arabes des trois pays secoués par le Printemps arabe, quoique l'Algérie n'est plus de cet exemple. Pourquoi, Benbitour n'a-t-il pas créé son propre parti ? Pour lui, «le moment de créer un parti n'est pas opportun, pour l'heure, il faut une mobilisation générale autour d'un projet de société pour apporter du changement dans le système». Et de conclure : «Pour le moment, il faut travailler et ouvrir le débat avec la société civile, car tout est dans la dérive», dira-t-il.