Le chef terroriste Mokhtar Belmokhtar, dit Laouer (le borgne), qui a planifié en janvier dernier l'attaque et la prise d'otages au site gazier de Tiguentourine, est toujours en vie, contrairement aux affirmations du président tchadien, Idriss Deby, qui l'avait donné pour mort en avril dernier. Le département d'Etat américain a annoncé lundi qu'il offrait une récompense de 5 millions de dollars pour toute personne pouvant livrer des renseignements sur ce dangereux chef terroriste. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - L'émir Mokhtar Belmokhtar, qui écume depuis de longues années les vastes étendues du Sahara, dans la sous-région du Sahel, où il se livre aux activités de contrebande et de prises d'otages, s'était illustré à la mi-janvier dernier par une attaque et une prise d'otages spectaculaires dans le site gazier de Tiguentourine, à In Aménas. Donné pour mort dans une explosion au Nord-Mali en avril dernier par le président tchadien Idriss Deby, Belmokhtar est, au contraire, bel et bien vivant. Preuve en est que les Américains, assurément très bien renseignés, viennent de miser 5 millions de dollars sur toute information pouvant les aider à le localiser et l'arrêter, voire à l'éliminer. Cette mise à prix a été annoncée avant-hier lundi par le département d'Etat américain qui, visiblement, entend employer de grands moyens pour éliminer non point le seul Belmokhtar mais aussi d'autres chefs terroristes, à l'instar du chef de Boko Haram, Abubakar Shekan. Les Américains offrent une récompense de 7 millions de dollars pour toute personne pouvant fournir des renseignements qui aideraient à localiser ce dernier. Abubakar Shekan et son organisation livrent actuellement bataille à l'armée nigériane au nord du pays. Au total, les Américains offrent 23 millions de dollars pour la localisation de plusieurs chefs terroristes qui sévissent dans la sous-région du Sahel et en Afrique de l'Ouest. Et évidemment, les plus recherchés d'entre cette bande de sanguinaires sont les deux chefs Belmokhtar et Shekan. Dès l'annonce des mises à prix américaines, des photos des terroristes concernés sont placardées au Mali, Nigeria et dans d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest. Ce programme du Département américain, qui vise à la neutralisation des chefs terroristes en Afrique de l'Ouest, est baptisé «récompense pour la justice». Réfugié quelque part au Mali, Mokhtar Belmokhtar n'a plus fait parler de lui depuis janvier dernier, période à laquelle il a organisé l'attaque d'In Aménas qui a fait 37 morts parmi les otages. Il a organisé la prise d'otages avec un commando terroriste, «al Moulathamine», composé de 32 éléments, dont 29 ont été éliminés par les forces de l'ANP au cours des deux assauts sur le site gazier et 3 ont été capturés. Alors que l'opération Serval, déclenchée par l'armée française dans le nord du Mali, battait son plein, les militaires tchadiens, venus en renfort, ont déclaré avoir éliminé Belmokhtar. Une information relayée à l'époque par le chef d'Etat tchadien. Les Français, qui ont confirmé la mort d'Abou Zeid, ne se sont pas trop avancés sur l'élimination de Belmokhtar. Ancien Afghan, Mokhtar Belmokhtar a sévi dans le Sud algérien sous la bannière du GIA, puis du GSPC, puis d'Aqmi jusqu'en 2012 date à laquelle il s'est démarqué pour créer son groupe, les Signataires par le sang.