Le 1er février 2013, le comité central du Front de libération nationale clôturait sa session explosive, la dernière en date d'ailleurs, tenue à l'hôtel Ryadh de Sidi Fredj avec la mise à l'écart définitive de son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Moins d'un mois auparavant, l'ancien chef du gouvernement Ahmed Ouyahia subissait le même sort, dans des circonstances moins agitées, il est vrai. Kamel Amarni - Alger (Le soir) - La destitution de Ahmed Ouyahia de la tête du Rassemblement national démocratique, et du gouvernement du reste, obéissait exactement à la même finalité que l'opération qui avait emporté Belkhadem : la préparation du terrain pour le lancement de la précampagne de la présidentielle de 2014. La chose était tellement admise, par les uns et les autres, qu'au sein du comité central du FLN par exemple, un seul terme fait consensus entre tous les courants en conflit : «le feu vert». Et alors que tous attendaient ce fameux «feu vert», surgit un événement majeur et qui risque de tout chambouler en cours de route. Le 27 avril dernier, les Algériens apprenaient via un communiqué officiel que Abdelaziz Bouteflika était évacué à l'hôpital du Val-de-Grâce de Paris à la suite d'un «accident ischémique transitoire». Il y est toujours, depuis. Et c'est justement ce séjour qui dure qui remet tout en question. Au FLN, notamment, où les positionnements se sont toujours faits en fonction des rapports de force au sommet, la méfiance est devenue de mise, ces jours-ci. Mais Amar Saïdani, qui se serait prévalu d'avoir obtenu le «feu vert» du frère conseiller, Saïd Bouteflika, n'arrive plus à convaincre grand monde pour rallier sa candidature à la succession de Belkhadem. «Même si c'était vrai, ce feu vert ne suffit plus», ironise un membre influent de l'exparti unique. L'allusion est claire : le quatrième mandat n'étant plus à l'ordre du jour, il sera vraiment difficile pour l'entourage de Bouteflika d'imposer le futur patron du FLN. «C'est la bouteille à la mer», explique encore notre source, lorsqu'elle parlera de la situation politique du pays, celle qui déterminera en réalité la date ainsi que les formes de la convocation de la future session du comité central du parti. Ce qui, selon toujours la même source, «recommande de se donner encore le temps qu'il faudra pour voir plus clair». Autrement dit, le comité central ne se réunira pas de sitôt ! D'ailleurs, le coordinateur provisoire du bureau politique, Abderrahmane Belayat, ne dit pas autre chose, mais à sa manière, lui qui, à chaque fois, insiste sur le fait qu'«avant de convoquer le comité central, il faut d'abord que toutes les conditions soient réunies. Que les divergences s'aplanissent». En attendant, le FLN vit une situation unique et inédite : «Même du temps de la Révolution, les crises au sommet n'avaient pas duré aussi longtemps !», notera, très justement, un ancien haut responsable du parti. Une situation qui ouvre la voie à tous les scénarios, y compris celui de voir Belayat postuler au poste de secrétaire général comme certains lui prêtent l'intention en coulisses, mais aussi à une dégradation générale à la base. Ce qui se passe au sein du groupe parlementaire du parti au niveau de l'Assemblée en est la meilleure illustration.