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Les raisons de la défaite annoncée des opposants anti-Assad
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 06 - 2013


Par Ali Akika, cinéaste
La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. (Carl Von Clausewitz)
Les éléments de la victoire : la pensée, le temps, l'espace, le commandement, l'organisation (Sun Tzu)
Les révolutions populaires triomphent quand il y a adaptation des moyens militaires du faible au fort que l'on combine avec la lutte politique et idéologique. En Syrie on se bat en pleine ville en mettant en péril la vie des habitants. Quand bien même, on a la sympathie ou l'adhésion de la population, on n'envoie pas des combattants par milliers dans des villes encore solidement tenues par une armée professionnelle. Ce point de vue, je l'ai défendu le 14 août 2012 dans Le Soir d'Algérie. Je vais essayer de l'étayer en m'appuyant d'une part sur deux expériences qui sont devenues historiques par leur exemplarité, et d'autre part en tenant compte de l'évolution des événements sur le terrain en Syrie. Le premier exemple est évidemment Stalingrad où la première armée du monde d'un grand pays, l'Allemagne, s'est brisée les reins dans une bataille qui signa le début de la future capitulation des nazis. L'arrogance de la puissance conjuguées à la folie de Hitler ont fait oublier à ce dernier la leçon de Napoléon (en Russie) tout aussi imbu de sa personne. Bien qu'il fût l'un des plus grands stratèges de l'Histoire, Napoléon, lui non plus, n'a pas retenu la leçon de sa guerre en Espagne. Il aurait dû déduire que l'on ne peut battre un peuple chez lui (Espagne) où son armée fut épuisée par la tactique de la guérilla, une invention des Espagnols. Le deuxième exemple est celui de Beyrouth en 1982 où, en dépit d'une supériorité militaire écrasante, les armées israéliennes ont piétiné et ont fini par s'arrêter aux portes de la capitale libanaise car les forces palestiniennes résistaient au déluge de feu de l'ennemi. Sans rentrer dans les détails de cette résistance et les considérations de la politique internationale du moment, ces deux exemples démontrent que les agresseurs ne peuvent gagner une bataille contre une armée se battant sur son territoire, solidement adossée à des instituions étatiques et soutenus par un peuple (à Stalingrad comme à Beyrouth, les envahisseurs évidemment n'étaient pas attendus en libérateurs). Arrêtons-nous sur le cas syrien où l'on se bat dans des villes de plus d'un million d'habitants comme Alep et Damas. Avec l'évolution de la situation sur le terrain militaire et sur la scène diplomatique internationale, on peut cerner les raisons fondamentales, militaires, politiques et diplomatiques de l'échec annoncé de la rébellion anti-Assad. Sur le plan militaire, les opposants se sont lancés dans la bataille sur un terrain (les villes) où l'armée du régime, secondée par les autres services de sécurité, a une puissance de feu écrasante. Erreur tactique tragique. Faire la guerre au milieu de populations sans tenir compte de la sociologie et de l'histoire de la diversité du pays. Faute politique grave. Une opposition qui croit uniquement à la force ou prenant le contre-pied de la fameuse citation de Clausewitz qui devient sous leur plume, la guerre rien que la guerre en méprisant totalement le politique (déclaration du représentant de l'ALS le 5 juin à BFM TV qui répète que la solution est uniquement militaire). Sur le plan politique justement, ce culte de la force alimenté par une pensée archaïque a engendré des erreurs comme la militarisation du soulèvement populaire pacifique à son début. Faute politique car on met en danger la vie des populations civiles. Celles-ci sont un enjeu politique de première importance. Leur ralliement ou leur défiance est conditionnée par l'attitude des belligérants. Bombarder des quartiers ou bien s'y battre sans tenir compte des civils coûte cher politiquement à long terme. Dans le cas spécifique de la Syrie, si on ne tient pas compte de la mosaïque des populations et si on cultive le mépris et parfois la haine contre des groupes ethniques ou religieux, on est certain d'aller sinon au fiasco, du moins devant des difficultés insurmontables. Sur le plan diplomatique, on a assisté à un aveuglement et une cécité «remarquables» de la part des opposants. Ignorer à ce point l'importance stratégique de la Syrie dans le conflit avec Israël, ne pas tenir compte des alliés de ce pays tels que la Russie, l'Iran et le Hizbollah et s'allier avec des pays comme l'Arabie saoudite et le Qatar, outre leur régime féodal mais aussi leur responsabilité dans la destruction de l'Irak, est la preuve d'une faiblesse dans l'analyse de la situation géostratégique. Et si l'on ajoute leur naïveté quant aux véritables raisons du soutien de l'Occident à leur cause, on a là tous les ingrédients de leurs déboires accentués par les profondes divergences politiques et idéologiques qui minent les mouvements qui composent cette opposition. Plusieurs causes de leurs fautes politiques sautent aux yeux des observateurs.
1) Leur croyance en une idéologie sévèrement écornée par les siècles de lutte des peuples et le recul malgré tout de l'obscurantisme (nationalisme chauvin et fanatisme religieux).
2) Leur insensibilité à la boucherie qu'ils font subir à la population civile, une responsabilité qu'ils partagent avec leur ennemi (les images diffusées par les deux camps pour se salir mutuellement en sont la preuve).
3) Leur ignorance de la stratégie militaire qui doit tenir compte des considérations politiques aussi bien intérieures qu'internationales. Ils ont oublié que la guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires, selon George Clémenceau.
4) Carl Von Clausewitz, Sun Tzu, le général Giap, Mao Tsé Toung, redoutables théoriciens de la guerre, de différentes époques et de diverses nationalités, auraient dû inspirer leur vision stratégique sur le long terme et peaufiner leurs tactiques militaires de tous les jours. J'ai mis en exergue une citation de Sun Tzu, apparemment les chefs militaires syriens de l'opposition ont ignoré les conseils de ce stratège chinois de l'Antiquité, auteur de l'art de la guerre enseigné dans toutes les académies militaires du monde. Les cinq principes qu'il a recommandés sont inconnus au bataillon (sans jeu de mots). Où est cette pensée qui intègre tous les éléments stratégiques et tactiques de la guerre ? Pourquoi cette précipitation dans le temps en se jetant prématurément dans la confrontation armée (refuser le combat quand il y a un déséquilibre flagrant des forces est un principe militaire de base). Pourquoi cette ignorance de la configuration de l'espace pour manœuvrer, se cacher, se ravitailler. Occuper des villes où l'on met en danger les populations et être incapable de les tenir vu le déséquilibre des forces déjà signalé. Où est-il ce commandement unifié qui ressemble plutôt à une foire où se regardent en chiens de faïence des seigneurs de la guerre, des politiques, les uns à l'intérieur du pays, les autres à l'extérieur soutenus par les pires ennemis historiques de la Syrie. En fonction de toutes ces données du terrain mais aussi à cause de la nature idéologique des ennemis qui s'affrontent, l'horizon semble bouché et la paix va se faire désirer pendant longtemps. Il faut cependant espérer un sursaut des patriotes dans cette Syrie qui a le même âge que la nuit des temps. Oui il faut garder espoir pour que, de ce grand pays qui a tant donné à la civilisation, émergent des hommes et des femmes pour trouver une solution politique indépendante des grandes puissances et des féodaux qui instrumentalisent pour leurs seuls intérêts ce qui était au départ un soulèvement populaire contre une dictature. Le peuple syrien en a besoin, il le mérite, est venu le moment de l'écouter, de l'aimer, pour enfin le débarrasser de la dictature du parti Bâath sans le livrer aux cerbères d'une autre dictature qui fait des portes de l'enfer la destination de ce grand et attachant peuple.


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