Rabah Madjer, la légende du football national, est de retour au pays, et sa cote de popularité est toujours intacte même auprès des jeunes, comme en témoignent les nombreuses sollicitations dont il a fait l'objet lors de la cérémonie de remise des trophées du fair-play. Entre deux séances photos, il a bien voulu répondre à nos questions. Le Soir d'Algérie : Toujours consultant auprès de la chaîne TV El Arabiya ? Rabah Madjer : Oui, je suis toujours consultant auprès de la chaîne de télévision El Arabiya. On faisait une émission sur le championnat anglais et je suis toujours avec la Fifa. Par conséquent, je suis toujours en activité, loin des terrains peut-être mais c'est tout aussi exaltant. Et vous êtes toujours ambassadeur de l'Unesco ? Oui, toujours, et cela me prend assez de temps. D'ailleurs, à la fin de ce mois de juin, je dois assister à des réunions qu auront lieu au siège de l'Unesco à Paris. Finalement, on fait un peu de tout et ce n'est pas pour me déplaire. Wesley Schneider, l'international hollandais, a marqué récemment d'une talonnade contre la Chine et on l'a qualifié de «Nouvelle Madjer»... Ça ne peut plus continuer ainsi. A chaque fois qu'un joueur marque du talon, on qualifie ce geste d'une Madjer. C'est une marque déposée et le prochain qui inscrit un but de cette façon sans mon autorisation, je l'attaque en justice. Non, je plaisante bien sûr (rires). Vous étiez présent lors de la cérémonie de remise des trophées du fair-play organisée par la DGSN. Qu'en ditesvous ? D'abord, je tiens à remercier la DGSN et à sa tête le général major Hamel, pour cette louable initiative. C'est bien de sensibiliser la jeunesse algérienne sur le fair-play, d'autant plus que la violence est un fléau qui n'arrête pas d'envahir nos stades. Quel est justement votre message pour le football algérien ? Ma présence est en elle-même un message et j'espère que la jeunesse retiendra que la violence n'a pas sa place dans les stades algériens. Quand reverra-t-on Rabah Madjer de retour aux affaires du football algérien ? Quand le destin le décidera. Un mot sur l'équipe nationale qui poursuit son parcours dans les éliminatoires de la Coupe du monde ? Il lui reste à terminer en apothéose ce premier tour avec, notamment, ce dernier match contre le Mali et ensuite, il faudra se mesurer à une grosse cylindrée africaine. Comment jugez-vous cette sélection nationale algérienne de 2013 ? Je ne peux pas me prononcer. C'est toujours le terrain qui décide. Parfois, elle est très séduisante avec beaucoup d'efficacité, parfois, elle l'est un peu moins mais c'est aussi cela le football qui n'a jamais été une science exacte. Vous avez toujours défendu les joueurs locaux et il y a Slimani qui émerge. Ça vous conforte dans vos idées ? Il n'y a pas que Slimani, il y a aussi Hilel Soudani qui est un produit local et qui brille et les deux font le bonheur de l'équipe nationale. Cela prouve que j'avais raison de miser sur les joueurs de notre championnat. Que conseilleriez-vous à Slimani, opter pour le championnat portugais ou français ? Ecoutez, l'essentiel est que Slimani tente sa chance à l'étranger, et de préférence dans un championnat européen pour qu'il puisse progresser, parce que c'est un attaquant qui a beaucoup de qualités. Le hasard a voulu que vous vous retrouviez assis en face de Raouraoua lors du dîner de la DGSN. Il y a une possibilité de vous réconcilier ? Pardon, vous avez parlé de qui ? Moi, je n'ai pas fait attention ni même remarqué qui était assis en face de moi. Djabou et Belaïli font les beaux jours de clubs tunisiens mais ne jouent pas en équipe nationale. Qu'en pensezvous ? Il faut respecter les choix du sélectionneur national. C'est lui qui connaît ses joueurs et c'est à lui de prendre les décisions qu'il faut. Par conséquent, il ne faut pas rentrer dans des détails qui ne nous regardent pas. Djabou est un excellent joueur, mais ce n'est pas à nous de l'imposer en sélection. Propos recueillis par