Le président de Ahd 54 joint sa voix à celle, parmi ceux de la classe politique qui revendiquent depuis peu, l'engagement d'une période de transition à même de déboucher sur l'assainissement du climat du pays empreint, selon lui, de trop d'«incertitudes» et de «craintes». Mohamed Kebci — Alger (Le Soir) — Animant hier, une conférence de presse presque totalement dédiée à l'état de santé du président de la République, Ali-Fawzi Rebaïne dira sa conviction selon laquelle seule une transition frappée du sceau d'un dialogue national le plus large impliquant tout le monde, est à même de sortir le pays du statu quo dans lequel il baigne depuis quelque temps. Principalement, depuis que le président de la République dont il réitérera à l'occasion, et pour la énième fois, un bulletin de santé régulier. Et d'inviter dans ce sillage, le Conseil constitutionnel à s'autosaisir du dossier, actuellement entre les mains de médecins français, trouvant à propos, maladroits les avis de médecins et d'officiels à mille lieues de la réalité de la santé du premier magistrat du pays. Le président de Ahd 54 n'ira, cependant, pas jusqu'à faire le plaidoyer, commme le font depuis des mois, bien des partis et des personnalités nationales, de l'application de l'article 88 de la Constitution, lui qui trouve, pourtant, les institutions du pays grandement pour ne pas dire totalement affectées par cette maladie de Abdelaziz Bouteflika. Et de se justifier en soutenant qu'il y a d'autres solutions, lui qui dira s'interroger sur qui décide dans le pays. Sa recette de rechange, c'est, plaidera-t-il, un dialogue le plus large possible impliquant tous les acteurs, invitant pour ce faire, le pouvoir à privilégier, pour une fois, l'intérêt suprême du pays. «L'Algérie appartient à toute le monde et ne relève pas d'une propriété privée», dira-til à l'endroit des décideurs. Le candidat à la présidentielle d'avril 2004 et celle d'avril 2009 soutiendra, par ailleurs, que toute présidentielle anticipée ou calendaire dans les conditions actuelles profiterait inévitablement au système. D'où, selon lui, l'impératif de cette période de transition où toutes les questions seront mises sur la table du dialogue. Dont, notamment, la révision de tout l'arsenal régissant le processus électoral, entre autres l'assainissement du fichier électoral national, la définition la plus concise possible des missions de la commission nationale de surveillance des élections... Balayant d'un revers de la main les menaces extérieures brandies par certaines voix, Rebaïne affirmera qu'il n'y a pas d'atteinte aussi flagrante à la souveraineté nationale que la réunion mardi dernier, aux Invalides à Paris, du président de la République avec le Chef d'état-major de l'ANP, Gaïd Salah, et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et les décrets signés par Bouteflika toujours en son lieu de convalescence à Paris.