Missoum S'bih, flirtant avec les 90 ans, plus en phase avec le siècle dernier qu'avec l'actuel, diminué lourdement physiquement mais maintenu contre le bon sens et les lois de la nature par Bouteflika, comme ambassadeur, quitte, finalement, le poste. A sa place, Amar Bendjama, qui était à la tête de la représentation diplomatique en Belgique et au Luxembourg. De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Ce changement est important, faut-il le relever, vu la nature des relations entre l'Algérie et la France, vu aussi que Bouteflika est en convalescence à Paris (Invalides-hôpital militaire), depuis deux mois. Amar Bendjama, exsecrétaire général du ministère des Affaires étrangères, a occupé plusieurs postes diplomatiques importants dont celui d'ambassadeur à Tokyo. Avant Paris, il était en poste en Belgique et au Luxembourg où il a laissé bonne impression. Sa nomination à Paris signifie, c'est certain, que l'Etat algérien reprend ses droits légitimes dans la gestion des affaires. Celles liées à la maladie du Président ou celles ayant trait au bilatéral. Missoum S'bih, affaibli par la maladie et maintenu en «vie diplomatique» par Bouteflika, n'était pas — plus — en mesure d'assumer la responsabilité de défendre au mieux l'intérêt de l'Algérie. Son maintien, contre vents et marées, restera une énigme. Une énigme d'Etat. Pendant le long séjour de Bouteflika en France, Val-de- Grâce, puis les Invalides, S'bih Missoum a été transparent, absent des radars. Alors qu'un fonctionnement normal des institutions aurait voulu qu'il se montrât, qu'il s'exprimât un peu, mais rien de tel. La sage décision de rappeler S'bih et de le remplacer par Amar Bendjama indique que la gestion de la maladie du Président quitte le cercle familial et les proches pour être prise en charge par l'Etat. Il était devenu urgent de le faire. Depuis que Sellal et Gaïd Salah ont fait le déplacement des Invalides, quelque chose semble avoir été décrété en haut lieu. Les jours et les semaines à venir apporteront davantage de lumière.