En s'imposant en finale de l'Euro-2012 (4-0), l'Espagne a rétabli un strict équilibre dans l'historique de ses confrontations avec l'Italie, marqué depuis près d'un siècle par des noms mythiques, et qui peut basculer en demi-finale de la Coupe des Confédérations. Huit victoires et 30 buts chacune, outre 11 nuls : le bilan affiche une égalité parfaite. Et le 4-0 de Kiev, après un nul 1-1 au premier tour, fut d'autant plus retentissant qu'il dérogeait à la tradition des matches serrés entre ces cousins latins : seuls deux des 26 précédents duels s'étaient achevés sur des scores de plus de deux buts d'écart, deux succès italiens (une fessée 7-1 aux JO-1928 et un 4-0 en amical en 1942). Les Espagnols n'ont pas oublié que leur âge d'or actuel, initié par la conquête de l'Euro-2008, a tenu à un fil, à quelques tirs au but : cette épreuve si cruelle leur avait souri en quart de finale face aux Azzuri, au terme d'une partie crispante (0-0 a.p., 4-2 t.a.b.). La Roja avait dominé, mais c'est son gardien Casillas, plus «San Ike» que jamais, qui forçait la décision en arrêtant les tentatives de De Rossi et Di Natale, avant que Fabregas n'inscrivît le tir au but vainqueur. (Parmi ces quatre protagonistes, seul le vétéran Di Natale est absent de la «Coupe des Conf» actuelle.) Et Casillas, capitaine de l'inédit triplé (Championnats d'Europe 2008 et 2012, Mondial-2010), d'ajouter son patronyme à la liste des joueurs illustres. Pichichi et Baggio La première rencontre des cousins latins sur un rectangle vert s'était tenue en 1920, à Anvers, en demi-finale de consolante des Jeux olympiques (qui étaient alors disputés par les sélections A). Le match est remporté par l'Espagne (2-0), qui compte alors dans ses rangs deux hommes devenus des légendes : le gardien Ricardo Zamora et l'attaquant Rafael Moreno Aranzadi, surnommé Pichichi. Ils ont laissé leurs noms aux titres de meilleur gardien et meilleur buteur du Championnat d'Espagne chaque saison. En 1934, l'Italie doit s'y prendre à deux fois en quarts de finale (1-1 a.p. et 1-0 en match d'appui) pour venir à bout de l'Espagne sur la voie de son premier titre en Coupe du monde, grâce à un but de Giuseppe Meazza, qui a donné son nom au grand stade de Milan. Rebelote au même stade de la compétition, mais selon un scénario différent, soixante ans plus tard, à la World Cup américaine : deux buts des Baggio, Dino puis Roberto à la 88e minute, écartent la Roja du capitaine Andoni Zubizarreta et de Miguel Angel Nadal, l'oncle du futur tennisman Rafael Nadal. Mais la Nazionale de Franco Baresi, entraînée par Arrigo Sacchi, n'ira cette fois pas au bout (défaite en finale aux tirs au but face au Brésil).