Le directeur des quotidiens Mon Journal et Jaridati, Hichem Aboud, a été refoulé de l'aéroport international d'Alger hier matin. Il devait se rendre en Tunisie pour participer à une émission de télévision lorsque les services de la police des frontières lui ont signifié qu'il n'était pas autorisé à quitter le territoire national. Il y a quelques semaines, les deux journaux de Hichem Aboud avaient publié une information relative à une grave détérioration de l'état de santé de Bouteflika. Sommé par les autorités de retirer les articles, Hichem Aboud avait alors décidé de ne pas procéder au tirage de ces éditions. Le lendemain, le parquet général avait engagé des poursuites judiciaires contre Hichem Aboud. Le communiqué du parquet évoquait ainsi des accusation «d'atteinte à la sécurité de l'Etat, à l'unité nationale et à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions ». Hichem Aboud, qui se trouvait alors en France où il avait participé à nombre d'émissions de télévision, était par la suite rentré à Alger où il a dirigé la commémoration du 1er anniversaire de la parution de Mon Journalet Jaridati. Lors d'une conférence de presse animée hier, il a clairement pointé du doigt celui qu'il considère comme étant à l'origine de la mesure d'interdiction de sortie du territoire national. Pour Hichem Aboud, il s'agit du frère du Président, Saïd Bouteflika, qu'il accuse d'être aussi derrière la mesure d'interdiction de publicité pour ses journaux. Elargissant l'accusation contre Saïd Bouteflika, il dira, lors d'une conférence de presse animée hier, que l'Algérie est dirigée par le frère du Président. Il se propose d'ailleurs de publier un livre sur celui-ci. Réagissant à cette situation, le parti Jil Jadid de Soufiane Djillali considère que «les Algériens pensaient qu'avec l'apparition à la télévision de quelques images du Président, le pouvoir allait s'amender des mensonges proférés sur son état de santé et qu'il allait essayer d'apaiser la situation politique en vue des futures échéances qui attendent le pays. Malheureusement, l'appareil judiciaire est réactivé, encore une fois, à l'encontre de ceux qui recherchent la vérité mais non pas contre ceux qui ont dilapidé, détourné et ruiné les entreprises du pays et les deniers publics.