La sortie de promotions de l'Académie Interarmes de Cherchell s'est déroulée, jeudi, en présence du chef d'état-major de l'Armée populaire nationale. Abdelaziz Bouteflika, toujours en convalescence à Paris, n'a pu assister à cet événement. La première fois depuis son accession au pouvoir. Bouteflika a raté Cherchell. La sortie de promotions de l'Académie est, avec la cérémonie de remise de grades et de médailles au siège du ministère de la Défense nationale, un événement d'une grande importance dans l'agenda présidentiel. Mais cette année, l'état de santé de Abdelaziz Bouteflika l'a empêché d'être présent à Cherchell. Et il n'assistera sûrement plus à cette cérémonie — en qualité de président de la République en tout cas — puisque son troisième mandat s'achèvera officiellement au mois d'avril 2014. Jeudi, Bouteflika était toutefois présent à travers le discours lu par le chef d'état-major de l'Armée populaire nationale. «Nous vivons dans un monde marqué par des évènements rapides induisant des changements multiples tous caractérisés par les variations et l'instabilité ce qui nous amène, en tant que militaires, à continuer d'assumer nos responsabilités nationale et constitutionnelle et de défendre la souveraineté, l'indépendance et la stabilité de l'Algérie en toutes circonstances. C'est le message que m'a chargé de transmettre Son Excellence le Président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, à l'ensemble des promus de l'année 2012-2013 et, à travers vous, aux éléments de nos forces armées qui resteront, avec l'aide de Dieu, le rempart qui garantit la stabilité de l'Algérie, son intégrité territoriale et l'unité de son peuple tout en la pourvoyant de la force indispensable pour continuer son chemin en toute liberté et souveraineté», a affirmé le général de corps d'armée Gaïd Salah. Un discours axé essentiellement sur les défis sécuritaires auxquels fait face l'Algérie. «Nul besoin de dire, ici là, que l'Armée nationale populaire, héritière de l'Armée de libération nationale (ALN), est le pilier, voire le fondement de cette force. Et c'est pour cette raison que le Président a insisté sur la nécessité pour nos forces armées de poursuivre plus que jamais le développement de leurs potentialités afin de se maintenir au niveau de la noble mission qui leur incombe constitutionnellement. Cela pour que notre armée soit à la hauteur des défis majeurs auxquels fait face notre région, notamment les évènements peu rassurants au Sahel et qui exigent de nous une vigilance extrême et permanente afin de riposter à leur impact, retombées et menaces. La situation implique la poursuite résolue et sans relâche de la lutte contre le terrorisme et le démantèlement de toutes ses ramifications criminelles. » Un autre président était également présent symboliquement lors de cette cérémonie. Les trois nouvelles promotions ont, en effet, été baptisées au nom d'Ahmed Ben Bella. Le premier chef de l'Etat de l'Algérie indépendante, décédé le 11 avril 2012, avait été destitué le 19 juin 1965 par un coup d'Etat militaire.