Depuis l'apparition du phénomène de terrorisme dans le pays, le mois de Ramadan a de tout temps constitué la période de prédilection pour les terroristes pour mener les plus sanglantes et les plus meurtrières de leurs opérations, via des attentats à la bombe ou des attentats-kamikazes. M. Kebci - Alger (Le Soir) Et cette appréhension a de quoi être «renouvelée» cette année après une année 2012 relativement moins «bruyante» que la précédente, de loin la plus meurtrière de cette dernière décennie. Et pour cause, le contexte régional fait d'une instabilité chronique chez nos voisins dans le sillage des «séquelles» des révoltes arabes qui ont accouché, du monstre islamiste et de son bras armé terroriste. Et ce qui se passe depuis quelques jours en Egypte est de nature à susciter davantage de craintes quant au parallèle fait par certains cercles «intentionnés» entre la déposition du président Morsi et l'interruption du processus électoral de décembre 1991 en Algérie. De quoi remobiliser les «frères» encore au maquis dont le carburant «politique» est assuré par justement ces «politiquement soft», surtout que le mois de carême est, pour eux, synonyme de suprême sacrifice pour la cause. Ceci quoique l'on ait pris les devants avec le bouclage, ou presque, de l'ensemble du tracé frontalier du pays, notamment là où les risques d'infiltration des «djihadistes» et d'acheminement des armes est grand, la sanglante prise d'otages de Tiguentourine, début janvier dernier, ayant sonné l'alerte générale. Une précaution qui a porté ses fruits avec plusieurs terroristes mis hors d'état de nuire et des attentats déjoués, dont certains à l'ultime instant. Ceci pour ce qui concerne les frontières du pays alors que, comme le veut la coutume, les divers services de sécurité ont concocté, chacun, son plan de mesures préventives visant à assurer durant ce mois, la sécurité des biens et des personnes. Un plan qui comporte même des patrouilles aériennes de l'unité de l'aviation des corps de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales. Car en plus du terrorisme qui enregistre traditionnellement un pic durant ce mois, d'autres fléaux deviennent plus fréquents au cours du Ramadan, comme les accidents de la circulation ou encore la criminalité sous toutes ses formes. Il est utile de rappeler qu'au cours de cette dernière décennie, l'année 2011 a été de loin le plus sanguinaire durant le Ramadan. Souvenons-nous du terrible double attentat kamikaze perpétré le 26 août à l'Ecole interarmes de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa, qui a fait 18 morts et des dizaines de blessés. Et juste la veille, deux policiers et un militaire ont été assassinés dans deux attentats distincts à Bordj Bou-Arréridj et Boumerdès. Et le triste bal de ces opérations terroristes a été ouvert au tout début du mois avec l'attentat ayant ciblé un commissariat de police situé au centre-ville de Tizi-Ouzou et qui a fait 33 blessés, dont deux Chinois. Ceci avant que le 19 du même mois, trois civils ne soient assassinés à Maâtkas. Cinq jours auparavant, Tizi Ouzou a été le théâtre d'un attentat-suicide contre un commissariat de police situé au centre-ville des Genêts. Et la riposte des services de sécurité, qui s'est soldée par la mise hors d'état de nuire de plusieurs terroristes et la récupération d'armes, n'a pas empêcher l'assassinat de deux personnes, un chauffeur du chef de la Sûreté de daïra de Béni Douala et un transporteur de voyageurs de la même région. Et en dehors de Tizi-Ouzou, le mois de carême 2011 a été marqué par l'assassinat sous les balles des terroristes de dizaines de personnes à Chlef, Sidi Bel-Abbès, Boumerdès, Bouira et Béjaïa. Ceci sans comptabiliser les innombrables incursions et autres attaques terroristes à travers nombre de wilayas du pays.