Le groupe terroriste dirigé par Mokhtar Belmokhtar, Al Moulathamoune, n'a visiblement pas cédé au farniente dans quelques coins ombragés du vaste Sahel, après son attaque spectaculaire, suivie de prise d'otages en janvier dernier dans le site gazier de Tiguentourine, à In Aménas. Dans un enregistrement sonore, remis à l'Agence Nouakchott d'information (ANI), la Katiba a revendiqué l'attaque, le 1er juin dernier, de la prison de Niamey (Niger) et d'autres opérations antérieures. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Mokhtar Belmokhtar, dit Laouar, donné pour mort par l'armée tchadienne, au cours de l'offensive militaire dans le mont d'Ifoghas au Mali, dans le cadre de l'opération Serval, donne, par cette revendication détaillée des actions menées par son groupe, la preuve qu'il est toujours vivant. En est-il vraiment besoin, puisque sa tête avait été mise à prix pour 5 millions de dollars par les Américains, autrement plus renseignés sur ce qui se passe au Sahel. Dans l'enregistrement audio, lu par un membre de la cellule de communication de la Katiba Al Moulathamoune revendique la libération de 30 djihadistes détenus dans la prison centrale de Niamey. Cette attaque, relatée dans le menu détail, aurait été préparée dès le début mai, immédiatement après l'attaque, menée conjointement avec le Mujao, contre à la fois la caserne de l'armée nigérienne à Agadès et le complexe minier d'extraction d'uranium de la compagnie française Areva à Arlit. Selon l'enregistrement, l'attaque de la prison centrale de Niamey a été coordonnée par un certain Abdallah Al Soudani. L'assaut a été donné, selon la même source, le 1er juin à 15 heures. Premières cibles : les gardiens du portail de la prison. Seconde étape dans la progression des assaillants : le magasin d'armement de la prison. Troisième étape avant le repli : l'ouverture des cellules à une trentaine de détenus djihadistes. Mais alors pourquoi l'attaque n'a-t-elle pas été revendiquée tout de suite ? Explication. Al Moulathamoune affirment dans leur enregistrement que le retard est délibéré. «Pour permettre à nos frères d'arriver en lieu sûr et pour que d'autres puissent parvenir à nos fiefs de l'Azawad», est-il dit dans l'enregistrement. Information : une partie des djihadistes libérés a rejoint le Nord-Mali où la Katibat affirme disposer de fiefs. Dans son enregistrement, le groupe de Mokhtar Belmokhtar s'est aussi attardé sur le bilan-propagande des précédentes attaques qui avaient ciblé la caserne d'Agadès et le site minier d'Arlit. L'attaque d'Agadès se serait soldée par la mort de 116 militaires, des officiers et leurs instructeurs français, est-il précisé. Elle a été menée par un véhicule piégé, une opération kamikaze appuyée d'un assaut exécuté par un groupe de sept terroristes. Quant à l'attaque ayant eu pour cible les installations d'Areva, il s'est agi d'une opération kamikaze qui se serait soldée par la destruction de la centrale électrique et du centre de contrôle. Les kamikazes ayant pris part aux deux opérations, est-il encore précisé, sont au nombre de 12, deux Tunisiens, deux Sahraouis, trois ressortissants de l'Azawad, trois Soudanais, un Marocain et et un Nigérian.