Selon le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, la production agricole assure actuellement 72% du besoin national. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Invité au forum du quotidien Liberté, Rachid Benaïssa, a affirmé ce lundi, que la restructuration des filières agricoles entamée en 2010 dans le cadre de la nouvelle politique agricole et du renouveau rural, est pour beaucoup dans le niveau actuel de la production nationale. C'est essentiellement l'interprofession qui favorise la synergie entre les différents acteurs de chaque filière, bénéficiant de l'encadrement et de l'expertise du département de l'agriculture qui booste chaque année, les récoltes et la qualité du produit à un niveau supérieur. C'est ainsi que le ministre fait savoir que la production agricole assure actuellement 72% du besoin national. Les autres, 28%, représentent les produits non cultivés en Algérie, tels que le sucre et l'huile. Ce sont essentiellement ces produits qui alourdissent la facture alimentaire du pays, à l'exemple des céréales dont la production assure 60% de la demande nationale (53 millions de quintaux en 2012). Il est à noter que les quantités importées sont aussi destinées à la constitution de stocks. Toujours dans le même chapitre, Rachid Benaïssa a tenu à préciser que l'Algérie recourt beaucoup plus à l'importation du blé français, en raison de sa qualité qui convient le plus pour le pain (la baguette blanche) algérien. «L'Office algérien interprofessionnel des céréales dispose d'un cahier des charges et importe le blé selon les critères qui y sont contenus. De même qu'aucune condition n'exige d'importer des céréales à partir d'un pays défini comme aucune autre condition n'interdit de s'approvisionner de France», a-t-il répondu à la question d'un journaliste. S'agissant des prix des produits agricoles durant ce mois de Ramadhan, le ministre estime qu'ils n'ont pas connu une flambée. «Il y a eu une légère augmentation des prix durant les premiers jours, en raison du comportement des consommateurs, ce qui est d'ailleurs dans l'ordre des choses, mais ils se sont vite stabilisés vu que les différents produits sont largement disponibles», a-t-il soutenu. En effet, le système de régulation que le ministère de l'Agriculture a lancé depuis quelque temps en solo, sans le soutien du ministère du Commerce, consistant en l'achat de toute la production des agriculteurs pour certains produits pour ensuite les relancer sur le marché, a permis de maintenir les prix à un niveau abordable. Cette démarche a, à vrai dire, permis de contourner circuit des spéculateurs et de l'informel, au grand bénéfice du consommateur. Ceci dit, ministre n'a pas nié le problème de la flambée des viandes rouges et blanches, plus particulièrement durant le mois de Ramadhan, étant donné qu'il s'agit d'une des filières les plus difficiles à structurer surtout à réguler. Par ailleurs, Rachid Benaïssa a annoncé une réunion jeudi prochain avec la filière avicole pour décider de la reconduction de l'exonération de la TVA et des droits de douanes sur l'aliment de la volaille, à savoir le maïs et le soja. «Il est très possible de reconduire cette mesure dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour l'année 2013, mais à condition que les différents acteurs de la filière fournissent plus d'efforts et maintiennent surtout les prix à la baisse », a-t-il exigé.