L'Algérie importe de plus en plus de blé. Au premier semestre de l'année en cours, la facture en blé tendre et dur a augmenté de 14,5%. Abder Bettache - Alger (Le Soir) C'est le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) qui l'indique, en précisant que les importations globales de blé ont atteint 1,18 milliard de dollars les six premiers mois de 2013, contre 1,03 milliard de dollars à la même période de l'année dernière. Algérie presse service (APS), qui a rapporté l'information, a indiqué que les «achats de l'Algérie en blé tendre ont atteint 868,2 millions de dollars contre 682,98 millions de dollars, en hausse de 27,12%, alors que les quantités ont totalisé 2,411 millions de tonnes contre 2,358 millions de tonnes, en hausse également de 2,24%». «Ce sont les importations de blé tendre qui alourdissent la facture céréalière de l'Algérie, qui produit de plus en plus de blé dur et d'orge », commente-t-on. Pour le blé dur, l'Algérie a importé durant les six premiers mois de 2013 pour 306,86 millions de dollars (752 720 tonnes) contre 346,270 millions de dollars (813 107 tonnes) à la même période de 2012, une baisse de plus de 11% en valeur et de 7,4% en quantité. La hausse de la facture des importations de blé «est liée à la conjoncture du marché international des céréales, qui s'affiche tantôt en baisse tantôt en hausse», selon une source proche de l'OAIC, principal importateur algérien de céréales. Néanmoins, l'opérateur algérien saisit l'opportunité des baisses des prix sur le marché international pour effectuer ses achats. La production céréalière de l'Algérie sera «bonne» cette année grâce à de bonnes conditions climatiques, selon les prévisions du ministère de l'Agriculture. L'Algérie a produit 5,12 millions de tonnes de céréales lors de la campagne 2011-2012 contre 4,24 millions de tonnes en 2010- 2011 et 4,5 millions de tonnes en 2009-2010, alors qu'un record de 6,12 millions de tonnes avait été enregistré en 2008-2009. Cette situation n'a cessé de faire l'objet de multiples commentaires des spécialistes de la question économique. Selon un grand nombre d'observateurs, les politiques économiques mises en œuvre n'ont pas encore réussi à traduire cet objectif de sécurité alimentaire en résultats concrets puisque la dépendance de l'Algérie des marchés extérieurs pour les produits de base de consommation de la population reste entière. En effet, la facture globale des importations de produits alimentaires a plus que triplé entre 2002 et 2012 passant de 2,7 milliards de dollars à 8,9 milliards de dollars, et représente annuellement une proportion de l'ordre de 15 20% du montant total des importations de l'Algérie. Le montant des importations de céréales, l'un des produits qui constituent une part importante dans le modèle de consommation algérien, a enregistré entre 2002 et 2012 une hausse de plus de 150% (avec un pic de plus de milliards de dollars enregistré en 2008).