Le ministre de l'Intérieur libyen a présenté sa démission hier regrettant de ne pas pouvoir mener à bien les réformes nécessaires, a indiqué le porte-parole du ministère. «Mohamed Khalifa al-Cheikh a présenté une lettre de démission au Congrès général national (CGN-la plus haute autorité législative et politique du pays) et au Premier ministre», a indiqué Rami Kaal, précisant que «le ministre démissionnaire donnera lecture d'un communiqué expliquant les raisons de sa démission». Un député présent lors de la lecture au Parlement de la lettre de démission de M. al-Cheikh a déclaré que le ministre avait écrit «regretter le manque de soutien de la part du Premier ministre». «Il s'est plaint, en outre, d'avoir manqué d'un appui aussi bien financier que moral dans la mise en œuvre de son programme de réformes et a déploré n'avoir pas eu suffisamment de prérogatives pour mener sa politique», a ajouté Abdallah al-Gmati. «Il a aussi évoqué des pressions de la part des membres de l'assemblée et de responsables qu'il a démis de leurs fonctions et qui ont refusé de quitter leurs postes», a ajouté le député. L'agence Lana, citant des sources du cabinet du Premier ministre a rapporté que ce dernier «avait accepté la démission du ministre de l'Intérieur présenté plus tôt hier». «Le Dr Sadik Abdelkrim, vice-premier ministre, a été chargé d'assurer l'intérim en attendant la nomination d'un nouveau ministre de l'Intérieur», a indiqué cette même source. Présenté comme proche des ex-rebelles ayant combattu le régime de Mâammar El Gueddafi, Mohamed Khalifa al-Cheikh avait notamment travaillé dans un centre de recherche et de statistiques dans le domaine de la police, et enseigné dans une académie des sciences de sécurité de 1997 à 2003. Il avait été nommé fin mai en remplacement d'Achour Chwayel, démissionnaire poussé à la sortie par l'adoption d'une loi excluant de la vie politique les anciens collaborateurs du régime de Mâammar El Gueddafi. Depuis la chute de l'ancien régime en octobre 2011, les nouvelles autorité libyennes ne parviennent pas à former une police et une armée régulières.