Telle une traînée de poudre

Recrudescence des attaques terroristes dans le monde arabe

Décidément, le fléau terroriste se propage à une vitesse vertigineuse dans les pays arabes. De l’Arabie Saoudite au Maroc, en passant par la Jordanie et la Syrie, les attentats terroristes se multiplient.
Il ne se passe plus un jour sans que des informations fassent état d’activités terroristes dans un pays arabe ou musulman. Le dernier en date a touché un État que les observateurs pensaient prémuni contre ce mal en raison de son régime autocratique et militariste.
Il s’agit de la Syrie, qui a fait l’objet, mardi soir pour la première fois, d’une attaque terroriste. Cela a constitué un véritable choc pour les Syriens et pour toute la région. La surprise a été d’autant plus grande, car Damas est réputée pour sa politique sans concessions à l’égard des islamistes. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le mode d’action de ce groupe terroriste, qui a réussi à passer entre les mailles du filet des services de sécurité de Bachar Al-Assad. Le fait est jugé très grave car il intervient au lendemain de l’annonce par la Jordanie que ses forces de sécurité ont déjoué un attentat chimique préparé par la nébuleuse Al-Qaïda, qui visait le siège de ses services de renseignement. Selon les estimations des autorités jordaniennes, l’attentat aurait fait plus de 80 000 morts.
Des images de la télévision jordanienne montrant les produits chimiques et les véhicules qui devaient être utilisés pour l’exécution de l’opération ont appuyé le communiqué des services de sécurité hachémites. Ces deux événements ne font que confirmer la montée en puissance des groupes terroristes dans le monde arabe et musulman. Du Machrek au Maghreb, rares sont les pays à avoir échappé à ce phénomène dévastateur.
L’Arabie Saoudite, berceau de l’islam et principal fonds de soutien aux organisations intégristes durant les deux dernières décennies, est devenue une cible privilégiée, notamment pour la mouvance Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden. La traque permanente des forces de sécurité saoudiennes aux groupes terroristes depuis mai 2003, date du premier attentat qui avait secoué la capitale Riyad, n’a pas donné les résultats escomptés.
En effet, des accrochages entre terroristes et forces de sécurité sont signalés régulièrement dans différentes villes et régions du royaume. Parmi les pays les plus affectés par le terrorisme figure le Maroc.
Outre les sanglants attentats du 16 mai dernier à Casablanca, la monarchie alaouite est devenue une grande filière d’Al-Qaïda, comme l’a montré l’enquête espagnole qui a suivi les explosions dans les trains de la banlieue madrilène le 11 mars 2003.
La majeure partie des exécutants de cette attaque terroriste sont des ressortissants marocains composant une cellule d’Al-Qaïda dans le royaume.
Voilà un autre pays pensant être à l’abri des méfaits de ce fléau, qui se retrouve plongé jusqu’au cou dans les affres du terrorisme. Ainsi, le monde arabe, en particulier, et musulman, en général, notamment les pays du Sud asiatique, sont devenus un vivier où prolifèrent les activistes intégristes.
L’aboutissement à cette situation est la conséquence du refus des dirigeants arabes d’attaquer à la racine ce mal, quand il a commencé à prendre forme, il y a une décennie et dont la première victime fut l’Algérie.
Aujourd’hui, le monde arabe est gangrené et la solution nécessite davantage de moyens et de coopération.
K. A.
Découverte d’une cache d’armes au sud de Damas
Les autorités syriennes ont découvert une cache d'armes et d’explosifs qui servaient au groupe terroriste, auteur d'un attentat dans la capitale syrienne, mardi soir, a annoncé hier l'agence officielle Sana. “Les autorités ont découvert une cache dans le village de Khan Al-Chih à 25 km au sud de Damas, où le groupe terroriste dissimulait ses armes�, a indiqué l'agence.
Elles ont saisi “des armes et des explosifs qui y étaient déposés�, a encore expliqué l'agence officielle syrienne. Fait sans précédent depuis le début des années 1980 à Damas : un commando a perpétré un attentat à l'explosif en début de soirée de mardi dernier, dans le quartier résidentiel de Mazzeh (ouest de la capitale) qui abrite de nombreuses ambassades occidentales et arabes.
Deux assaillants, ainsi qu'une femme et un policier ont été tués lors d'échanges de tirs qui ont suivi l'attentat. “Un groupe de quatre personnes a placé une charge sous une voiture en stationnement mardi en début de soirée. La charge a explosé provoquant des dégâts à un immeuble non habité à Mazzeh�, a annoncé un responsable au ministère syrien de l'Intérieur, cité par l'agence officielle Sana. “Un accrochage s'en est suivi entre les forces de l'ordre et le groupe terroriste qui s'est enfui à bord d'une seconde voiture en lançant des grenades sur les forces de sécurité�, ajoute-t-il.
L'identité des assaillants n'est pas connue.
Ces incidents sont les premiers du genre dans la capitale syrienne qui connaissait le calme depuis 1981, date à laquelle elle avait subi une série d'attentats perpétrés par la confrérie des frères musulmans.