La presse fran�aise d'hier a consacr� de larges espaces � la comm�moration du 50�me anniversaire du d�clenchement de la guerre de Lib�ration nationale le 1er Novembre 1954. Selon le quotidien Le Mondeconsacrant un dossier de 24 pages sur cette histoire, le 1er Novembre 1954 d�butait la guerre d'Alg�rie qui, �de 1954 � 1962 fut atroce, marquant � vif ceux qui y ont particip�, ses t�moins et les g�n�rations suivantes�. Sous la plume de l'historien Gilbert Meynier, et sous l'intitul� �Un mariage forc�, une s�paration sanglante�, Le Monde retrace �les 130 ans d'existence de la seule grande colonie de peuplement de l'empire colonial fran�ais, dont elle fut le fleuron, et les huit ann�es d'une guerre atroce, jusqu'� l'ind�pendance des Alg�riens�. Selon l'auteur de cet article, citant Jacques Berque, il y a eu �un long mariage qui, pour avoir �t� forc�, n'en avait pas moins produit une sorte de �confusion des sentiments � entre la France et l'Alg�rie qui ne sont �pas entrelac�s pendant cent trente ans sans que cela descende tr�s profond�ment dans les �mes et dans les corps�. Le quotidien Le Figaroa, pour sa part, relat� les �d�sillusions� de l'ancien chef du c�l�bre �commando Ali Khodja�, le commandant Azzedine (de son v�ritable nom Rabah Zerari) selon lequel �aucune des promesses faites lors du d�clenchement de la lutte arm�e et du congr�s de la Soummam n'a �t� tenue�. Interview�, le commandant Azzedine consid�re qu'�il y a un tr�s grand foss� entre nos r�ves de jeunesse dans les maquis et la r�alit� d'aujourd'hui. Nous avions r�v� d'une Alg�rie d�mocratique, libre et juste, qui donne une chance � tous ses enfants. D�s l'ind�pendance, le pays a �t� victime d'un coup de force. Le peuple, qui avait support� le poids de la guerre, a �t� marginalis�. A propos d'une libre circulation des harkis entre la France et l'Alg�rie, � l'instar de centaines de pieds-noirs, si elle est possible selon lui pour les enfants de harkis, elle est cependant �plus complexe pour les harkis, la r�action de la population risquant d'�tre violente �. Le quotidien Le Parisien consacre de m�me un article � cette date de la �Toussaint rouge, le jour o� l'Alg�rie est entr�e en guerre contre la France�. Pour autant, Le Parisien, pr�f�rant mettre l'accent sur la r�conciliation entre les deux pays, constate que �cinquante ans apr�s le d�clenchement de l'insurrection, quarante-deux ans apr�s la fin d'une guerre qui n'a �t� reconnue officiellement qu'en 1999, la r�conciliation est en marche entre l'Alg�rie et la France o� la communaut� alg�rienne, binationaux compris, d�passe les trois millions �. En fait, le spectre du terrorisme qui, avec ses 200 000 morts a endeuill� la d�cennie 1990, est �cart� selon Le Parisienpour lequel �Alger et Paris ont le cœur qui bat, presque, au m�me rythme. Les deux pr�sidents, Bouteflika et Chirac, y sont pour beaucoup�. Dans son �dition d'hier, Lib�ration, sous la plume de Jos� Gar�on, �voque la �morne� comm�moration des id�aux de novembre � Alger, l'�v�nement de ce 50�me anniversaire du d�but de la r�volution ne se nichant pas, selon lui, dans les c�r�monies officielles mais dans le retour en Alg�rie, apr�s cinq ans d'exil volontaire de Hocine A�t-Ahmed, l'un des neufs �chefs historiques� de la R�volution et �opposant irr�ductible au pouvoir autoritaire d'Alger�. Cela �tant, selon Lib�ration, les c�r�monies officielles �taient loin de tout d�bat politique ou r�miniscence historique r�els, except� l'�vocation par le pr�sident Abdelaziz Bouteflika, au profit des �rebelles� islamistes voulant d�poser les armes, d'une possible et nouvelle amnistie (qui) �doit passer par un r�f�rendum�. N�anmoins, la r�f�rence aux �id�aux (de libert�, s'entend) de novembre� garde selon Lib�ration, une r�sonance forte, y compris au sein des nouvelles g�n�rations n�es bien apr�s la Lib�ration �et qui souvent, ne veulent pourtant plus entendre parler des coups de force et des querelles de l�gitimit� qui ont min� l'ind�pendance de 1962�.