Volvo l'avait annoncé il y a plusieurs années : sa gamme de moteurs serait à terme uniquement constituée de quatre-cylindres. L'heure se rapproche à grands pas puisque les premiers moteurs de la nouvelle génération feront leur apparition cet automne. Volvo, propriété du constructeur chinois Geely, ne devra bientôt plus rien à personne en ce qui concerne ses groupes motopropulseurs. Si la réduction des émissions est consommations est la raison officielle de l'arrivée de la nouvelle génération de moteurs Drive-E, l'indépendance en est une autre. Jusqu'ici, en effet, le constructeur suédois continuait à se fournir chez Ford pour ses quatre cylindres essence turbocompressés et chez PSA pour ses quatre cylindres diesel. Tout cela va grandement changer avec l'arrivée de la nouvelle génération de moteurs, dont les premiers blocs seront commercialisés cet automne. A terme, toutes les Volvo seront mues par des quatre cylindres de 2,0 litres, que ce soit en essence ou en diesel. Voilà qui devrait permettre une rationalisation certaine de la conception : seuls les périphériques varieront d'une déclinaison à l'autre. La plage de puissance développée par ces blocs devrait permettre de couvrir l'ensemble des besoins de la gamme : de 120 ch à 230 ch en diesel et de 140 ch à plus de 300 ch en essence. Sans oublier les modèles hybrides qui, à l'image de ce qui existe déjà avec la V60 D6, pourront placer la barre encore un cran au-dessus. Il n'y a donc plus de raison objective pour que le constructeur suédois prolonge la vie de ses cinq cylindres et six cylindres en ligne, développés avec l'aide de Porsche au début des années 1990. A fortiori, si l'on considère que les nouveaux blocs, implantés transversalement, prendront moins de place sous la baie moteur, l'implantation mécanique des futures variantes hybrides s'en trouvera facilitée alors que le rayon de braquage, traditionnel talon d'Achille des Volvo, devrait en être bonifié. Autre élément en faveur de l'hybridation : l'alterno-démarreur qui sera présent sur tous les blocs de la famille Drive-E.La suralimentation sera un des principaux facteurs de différenciation entre les diverses variantes de puissance. Il semble toutefois d'ores et déjà acquis que les blocs essence disposeront tous d'un compresseur et d'un turbocompresseur, gages d'un couple disponible à tous les régimes. Par ailleurs, les diesel seront équipés de deux turbos pour diminuer le temps de réponse à l'accélération. Enfin, les diesel disposeront de l'inédite technologie i-Art, capable de gérer la pression d'injection cylindre par cylindre. Ces nouveaux moteurs n'arriveront pas seuls, puisque de nouvelles transmissions feront leur apparition. Ainsi, les moteurs Drive-E pourront être associés à une boîte automatique à huit rapports. Son fournisseur est pour l'instant inconnu mais il se pourrait fort qu'elle provienne de chez Aisin, un des rares équipementiers à proposer une telle transmission à architecture transversale. Par ailleurs, une boîte manuelle à six rapports «optimisés pour améliorer la consommation» sera également disponible. Espérons que Volvo ne tombe pas dans l'excès de rapports trop longs, certes efficaces sur le cycle d'homologation mais néfastes à l'appétit et à l'agrément en conditions de conduite réelles. Les premiers modèles équipés des nouveaux moteurs Drive-E seront commercialisés dès cet automne. C'est bien entendu la gamme S60/V60/XC60, fer de lance du constructeur, qui en aura la primeur. Dans un premier temps, trois moteurs feront leur apparition : les T5 (245 ch) et T6 (306 ch) en essence et le D4 (181 ch) en diesel. A noter que les T5 et D4 seront également disponibles sur les V70/XC70/S80. Ces blocs constituent un nouveau pas vers l'indépendance de Volvo. Espérons simplement qu'ils conserveront le caractère des cinq cylindres qu'ils remplacent, si typiques de la marque.