Redonner la prééminence à la volonté populaire, le président du Front national algérien (FNA) en fait son credo, en appelant à la tenue d'élections, en premier lieu présidentielles, et à l'usage du vote électronique. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Moussa Touati qui a réuni, hier, les président des bureaux exécutifs de wilayas a, en préambule des travaux, considéré que de telles élections sont incontournables, conformément à la Constitution. Certes, le président du FNA manquera d'être précis concernant la temporalité de ce scrutin. Toutefois, Moussa Touati laisse entendre que ces élections doivent être anticipées, la situation actuelle marquée par l'incapacité avérée du président de la République ainsi que la «crise morale» dans laquelle le pays est plongé, confronté à des risques de révolte citoyenne, l'imposant de facto. Comme il s'agit, prône-t-il, de dissoudre les institutions actuelles et de les relégitimer, une option à même de recrédibiliser la gouvernance, le processus de désignation des élus et responsables exécutifs. Or, un processus entâché comme Moussa Touati l'évoque clairement par l'emprise, l'interférence occulte notamment, celle de personnes sans mandat populaire. Mais aussi une emprise, une interférence étrangère, essentiellement française, à laquelle est «soumis» le régime algérien que le leader du FNA n'aura de cesse de stipendier. Et dans ce contexte, le président du FNA qui a exprimé son désaveu quant à la régularité des scrutins passés, entachés de fraude, a réitéré l'opportunité de recourir au vote électronique. Moussa Touati, se référant notamment aux exemples récents du Mali et du Venezuela, considère ainsi que le vote, le comptage des voix électronique est un moyen assurément fiable. Il permettra, expliquera-t-il, de vérifier sans contestation possible la fiabilité des scrutins et de dénier toute suspicion de fraude et éviter toute propension à la compromission. Auparavant, le président du FNA avait exprimé son doute, voire sa conviction que l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, sous le coup d'un mandat d'arrêt international dans le cadre d'une affaire de malversations, puisse être jugé en Algérie. Comme Moussa Touati estimera que cette affaire ne doit pas constituer un leurre, l'arbre qui cache la forêt des affaires, des scandales qui ont défrayé la chronique des trente dernières années et dont les responsables ne sont pas jugés. Et, la liste n'étant pas exhaustive, de citer l'affaire El Paso (?), l'affaire Tonic Emballage, l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, l'affaire Khalifa, le bradage du patrimoine économique public, Moussa Touati, à l'instar de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, incriminant clairement l'ancien ministre de la Participation et de l'Industrie, Hamid Temmar. Lors de son allocution d'ouverture, le président du FNA a par ailleurs estimé que ce qui se passe en Egypte mais aussi dans le monde arabe, musulman et africain obéit à un agenda tracé ailleurs, conforme aux intérêts des puissances occidentales ainsi que d'Israël.