Depuis mercredi dernier, la «machine» est lancée pour coopter Amar Saïdani à la tête du Front de libération nationale. Le groupe Boumehdi obtient l'autorisation du ministère de l'Intérieur pour convoquer la réunion du comité central et c'est Daho Ould Kablia en personne qui confirme la chose. Comme pour la destitution de Belkhadem le 1er février dernier, le «feu vert» pour son remplacement vient de l'extérieur du parti. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) A partir de M'sila où il accompagnait le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui s'y rendait pour une visite officielle, Daho Ould Kablia confirmera qu'effectivement «j'ai reçu une délégation de membres du comité central du FLN conduite par Boumehdi» et qui formulait la demande d'autorisation en question. «Nous avons agi conformément à la réglementation. En l'absence de secrétaire général du parti, les deux tiers des membres du comité central peuvent formuler une demande dans ce sens par le biais de trois représentants». Le ministre de l'Intérieur nie avoir fixé le lieu et la date de ladite réunion. Or, les partisans de Amar Saïdani, dont Ahmed Boumehdi, ont convoqué le comité central pour les 29 et 30 août en cours à l'hôtel Aurassi à Alger. «Même les réservations de la salle et des chambres sont faites» nous affirme-t-on de bonne source. Autrement dit, le ministère de l'Intérieur a donné son aval et pour la date, et pour le lieu. «Au départ, et à l'annonce par certaines chaînes de télévison privées, mercredi, de la convocation du comité central, j'avais pensé à une esbroufe, à une manœuvre», nous dira le coordinateur national du parti, Abderrahmane Belayat qui, d'ailleurs, avait réagi tard dans la nuit de mercredi à jeudi via un communiqué. «Mais après les déclarations du ministre de l'Intérieur, jeudi, et qui reconnaît avoir reçu des membres du comité central et leur avoir accordé l'autorisation, j'ai désormais en face de moi l'administration». Une administration, dit-il «dont la légitimité repose sur la majorité que représente le FLN, et de par ma position actuelle, j'ai aussi, en face de moi la moitié du comité central qui remet en cause l'authenticité des signatures transmises au ministère de l'Intérieur. Ceux-là veulent que je dépose un recours. Mais moi je suis dans une posture de tempérance, de sagesse. Demain (aujourd'hui samedi ndlr), je réunirai le bureau politique pour examiner la situation et voir ce qu'il y'a lieu de faire». Belayat, surpris au même titre que l'ensemble de la direction du parti par cette nouvelle tournure, tient à préciser toutefois : «Moi, voilà où j'en suis. Mais si le comité central doit se diviser, ce ne serait pas de ma part. Or, depuis mercredi, la réunion du comité central a pris un chemin inexorable. Je ne peux pas l'empêcher. J'en appelle à la sagesse car il y'a beaucoup d'excitation parmi ceux qui sont contre cette réunion. Mon bureau ne désemplit pas et certains veulent en découdre. Même ceux qui ont autorisé cette rencontre savent qu'il y'a risque d'affrontements.» Outre une réunion du BP, Belayat annoncera aussi une autre pour les mouhafedh ainsi qu'une déclaration de sages du parti comme Abdelaziz Sbaâ, Salah Goudjil, Mohamed Boukhalfa , Abdelkader Hadjar etc. En face, les choses sont claires : «Amar Saïdani sera secrétaire général dès jeudi prochain. C'est le candidat de Bouteflika et tout le monde le sait désormais au FLN. Saïd ( Bouteflika ) a mobilisé tous ses relais pour l'imposer». Mais cela se fera-t-il sans conséquences sur le parti ? Ce qui est certain, c'est que Amar Saïdani, fortement contesté, «régnera» sur un volcan...