Le chargé de la communication du Front de libération nationale a adressé une convocation aux membres du Bureau politique afin de tenir, aujourd'hui, une réunion «d'évaluation». Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le Front de libération nationale, première force politique d'Algérie, est géré par texto. C'est en effet via un simple sms que les membres du Bureau politique ont été convoqués par Kassa Aïssi. Une initiative personnelle dont l'objectif est de dresser une évaluation de la situation du parti. «J'ai demandé aux membres du BP de nous réunir samedi. C'est une rencontre informelle pour faire le constat sur les différents dossiers en cours. C'est une réunion d'évaluation», a expliqué, hier, Kassa Aïssi. Selon lui, la tenue du Bureau politique s'avère être compliquée du fait des emplois du temps de ses membres. Mais Kassa Aïssi avoue ne pas savoir si les 13 autres membres participeront ou pas à cette réunion. «Madani Bradaï s'est excusé car il a eu un problème personnel. Pour les autres, les confirmations sont en cours. Je ne peux rien dire pour ce qui est de Abderrahmane Belayat. Mais il est certain que tout le monde est concerné», souligne le chargé de la communication du parti. Il serait, en effet, malvenu que le coordinateur du parti ne se présente pas à une réunion du Bureau politique. Même si, théoriquement, il est seul habilité à convoquer les membres de cette instance. Pour Abdelhamid Si Affif, cette réunion est un «non-événement ». «Il y a quelques jours, j'ai reçu un sms de la part de Kassa Aïssi disant en substance : je suis disponible samedi pour tenir une réunion du BP. Mais ce n'est pas sérieux. Je n'y participerai pas. D'ailleurs plusieurs membres ne devraient pas y participer non plus. C'est le cas du coordinateur qui est actuellement absent», indiquet- il. Si Affif estime que cette initiative n'est qu'un nouveau coup de force pour convoquer une session du Comité central et installer un nouveau secrétaire général. Selon lui, deux grandes tendances se livrent une véritable guerre en prévision des élections présidentielles. Le premier clan regroupe Abdelaziz Belkhadem, Amar Saïdani, Tahar Khawa et l'ensemble des députés hommes d'affaires du groupe parlementaire du FLN à l'Assemblée. «Leur plan est le suivant : ils installent Amar Saïdani à la tête du parti et ce dernier se charge de désigner Belkhadem candidat du Front de libération nationale en 2014.» Si Affif estime que ce clan peut s'avérer particulièrement dangereux du fait de la puissance de l'argent. «Jeudi, Mohamed Djemaï s'est déplacé à la wilaya d'Alger et au ministère de l'Intérieur avec un groupe de députés afin d'obtenir l'appui de l'administration pour convoquer une session du Comité central. Encore une fois, ils ont reçu une fin de non-recevoir», note-t-il. L'autre clan, auquel appartient Si Affif estime que le FLN ne dispose pas de «candidat maison» pour 2014 et qu'il soutiendra une personnalité «d'envergure nationale». «Le prochain président de la République sait qu'il devra compter avec le FLN. Nous serons le premier à le soutenir, aucun parti ne nous devancera. Cette personnalité devra être proche du FLN, elle sera progressiste et républicaine. Mais au sein du parti, nous devons avant tout nous débarrasser de la tendance islamo-conservatrice. Et pour cela, le FLN a besoin de stabilité. Voilà pourquoi je soutiens l'idée de consacrer Abderrahmane Belayat en qualité de secrétaire général par intérim jusqu'à la tenue d'un congrès en mars 2015», affirme Si Affif. Ce dernier se montre particulièrement insistant à propos d'une candidature FLN. «Je m'opposerai à un éventuel soutien du parti à la candidature de Abdelaziz Belkhadem ou de Ali Benflis. D'ailleurs, je m'opposerai également à Abderrahmane Belayat s'il se range aux côtés de Benflis.»