Le cinquantenaire du d�but de la guerre de Lib�ration a �t� c�l�br� � Larba� Nath-Irathen, une ville charg�e d'histoire, dans une ambiance tr�s particuli�re marqu�e par la tenue de conf�rences-d�bats, anim�es par d'anciens officiers de l'ALN, des expositions et des spectacles. Les autorit�s locales et les anciens moudjahidine ont voulu donner un �clat particulier � cette date-anniversaire. Une date o� il n'est pas exclu de constater que beaucoup d'acteurs, aujourd'hui encore en vie, de cette p�riode douloureuse de l'Alg�rie expriment leur d�ception sur ce qui est advenu de l'esprit de Novembre 1954. Salves d'artillerie � minuit et t�moignages ont donc constitu� les faits majeurs de la c�l�bration de cette date-anniversaire. Des associations et des citoyens de plusieurs villages ont particip� pour leur part � la r�ussite de cette manifestation, � travers des chorales, des projections vid�o, des concerts de galas et des activit�s sportives. Signe qui ne trompe pas : la r�f�rence aux valeurs de Novembre garde une r�sonance forte au sein des anciens combattants : "Si nous avons un profond respect pour le pass�, on ira tr�s loin." La maxime est d'A�t Ahmed Ouali, ancien officier de l'ALN, qui a fait ses premi�res armes � Fort-National. Tout au long de son intervention, le premier sous-pr�fet de Fort-National a �voqu� les nombreuses et premi�res batailles qu'avait connues cette cit� de montagne, au lendemain du d�clenchement de la guerre. "Cette r�gion forme le cœur de la r�sistance contre les troupes militaires. Partout en Kabylie, des actions de sabotage, des poteaux �lectriques et des arbres sci�s pour couper le principal axe qui relie les villages kabyles, aujourd'hui la RN12, et d'insurrections arm�es ont �t� planifi�es pour attaquer des commissariats, des si�ges de la gendarmerie, � l'exemple de Tigzirt, Azzefoun, Larb�a-Nath- Irathen. Le premier groupe, au lendemain du 1er Novembre, est compos� de Babouche, Si Ahc�ne Amechtouhe, Mouloud Tamazguida, Bellal Nat Zellal. Ils voulaient prendre une revanche sur l'occupation de la Haute-Kabylie en 1857." A�t Ahmed Ouali s'est alors longuement attard� sur l'occupation fran�aise et le r�le jou� par les montagnards pour r�sister aux assauts de Mac Mahon Renault et leurs divisions. Plus exp�ditif, Iguerbissen Mouloud, ancien officier de l'ALN, lui, insiste sur le r�tablissement de la v�rit� et l'�criture de la v�ritable histoire. Il jette un regard tr�s peu reluisant sur ce qui est advenu de la Kabylie, en particulier, et de l'Alg�rie, en g�n�ral. En ligne de mire, la situation socio�conomique du pays avec la paup�risation galopante et les maux de soci�t� qui ravagent les jeunes. "La dignit� et l'honneur doivent �tre retrouv�s", s'est-il �gosill�. L'action arm�e de la f�d�ration FLN de France qui a �t� le prolongement de la lutte arm�e a �t� �galement �lucid�e par Arrad Ahmed, ancien cadre de la f�d�ration. Le principe �tait de d�noncer l'iniquit� de la colonisation devant les opinions occidentales et fran�aises plus particuli�rement, mais surtout de montrer la volont� du peuple alg�rien de s'en affranchir par la seule voie qui lui restait, � savoir la guerre. C'est alors que le conf�rencier s'est �tal� sur les nombreuses actions �maill�es de hauts faits d'armes. Les fr�res n'�taient pas organis�s pour ce genre d'actions. Ils s'occupaient plut�t de la guerre fratricide que leur menaient les "messalistes". L'id�e �tait alors de former et de recourir � l'organisation de groupes de choc, compos�s de fida�s aguerris pour ce genre d'actions. Et c'est en 1957 qu'est n� l'OS, l'Organisation sp�ciale, charg�e des missions p�rilleuses. Le conf�rencier �num�re alors les principales actions, dont la premi�re fut d�clench�e le 25 ao�t 1958 ciblant la pr�fecture de police � Paris. Entre le 21 ao�t et le 27 septembre 1958, on a recens� plus d'une cinquantaine de sabotages et des centaines d'attaques. Nombreux ont �t� les militants bless�s ou tu�s les armes � la main, d�chiquet�s par leurs engins, abattus par les forces de r�pression coloniale ou assassin�s sous la torture.