L'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), bureau de wilaya de Tizi Ouzou, a commémoré, mercredi et jeudi derniers, le “50e anniversaire de la mort du chahid Abane Ramdane” en organisant une visite de sa maison natale à Azouza et en projetant, à Larbaâ Nath Irathen, un film documentaire intitulé d'Argaz a mmi, qui lui est consacré par le réalisateur Ahcène Osmani. L'occasion a été ainsi offerte le mercredi matin à une vingtaine d'anciens officiers de l'ALN, moudjahidine, proches et simples visiteurs de constater de visu que l'achèvement de l'opération de réhabilitation de la maison où naquit Abane Ramdane un certain 10 juin 1920, au cœur du village Azouza, n'est pas pour demain. Loin s'en faut ! En effet, on a constaté que ce projet devant faire de cette auguste demeure un musée consacré à ce génie révolutionnaire reste au stade de chantier. Officiellement, les travaux avaient débuté en mai dernier pour une durée de réalisation d'un trimestre. Mais un seul bloc paraît achevé, alors que les deux autres présentent des lézardes dans l'archirtecture. Selon des riverains, des pans de la bâtisse menacent ruine en cas de fortes intempéries. Pour l'heure, une tranche de 4 millions de dinars a été consommée et les travaux sont suspendus au versement par les pouvoirs publics ordonnateurs du projet de la seconde tranche de 6 millions de dinars pour redémarrer, indique-t-on sur place. Un état de fait qui a été loin d'avoir contenté les visiteurs très contrariés par l'état d'avancement et la qualité des travaux de réhabilitation. Dans l'après-midi, la salle des conférences du centre culturel H'cène-Mezani de Larbaâ Nath Irathen a accueilli une centaine de personnes venues assister à la projection du film documentaire compilant les témoignages d'illustres figures historiques ayant retracé le parcours, l'œuvre et les prises de position de Abane Ramadane. Réalisé en 1995 par Ahcène Osmani sous l'impulsion de l'association historique Tagrawla 1954-1962, ainsi que nombre de responsables locaux de l'ALN, ce documentaire de 90 mn, qui a nécessité un semestre de travail articulé en deux parties, a pu reconstituer d'innombrables étapes ayant segmenté la vie du compagnon de Larbi Ben M'hidi. Tour à tour, le colonel Dhilès, Réda Malek, Salah Boubnider, Ali Haroun, le commandant Hassani et Omar Boudaoud, entre autres acteurs et compagnons de Abane Ramdane, ont su rappeler les traits d'un homme visionnaire, précurseur et grand organisateur qui paya de sa vie l'inimitié de ses frères d'armes au Maroc, un certain 27 décembre 1957. Comme l'a souligné un intervenant au terme de cette projection, peut-être que le moment fort du documentaire était les réponses par la négative qu'offraient des jeunes et moins jeunes interviewés auxquels le réalisateur demandaient s'ils connaissaient Abane Ramdane. Un vide mémoriel dans lequel l'histoire officielle a fini par réduire celui qui a fait d'une guerre une révolution. Jeudi dernier, la stèle érigée en son honneur dans la ville de Larbaâ Nath Irathen a été fleurie en présence d'une vingtaine de personnes. Abdennour Bouhireb