Le directeur général d'Algérie Poste s'est exprimé hier sur le mouvement de grève d'une semaine déclenché par les travailleurs, mercredi 14 août. Mohand Laïd Mahloul écarte toute éventuelle crise au sein de son entreprise. Il s'agit, selon lui, d'un arrêt de travail et non d'un mouvement de grève. Mieux, l'entreprise, dit-il, a généré une croissance d'activité de 11 millions de dinars par jour durant cette période. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) «Les postiers n'ont pas fait grève», affirmait hier le premier responsable d'Algérie Poste. M. Mahloul a été contraint de s'exprimer pour expliquer la situation qui prévaut au sein de son entreprise. Le 14 août dernier, les travailleurs ont déclenché une grève illimitée pour demander l'application de la convention collective de l'entreprise et la nouvelle grille des salaires. Une décision de justice déclarant ce mouvement de protestation illégal a contraint les travailleurs à reprendre le travail, jeudi, 22 août. Pour calmer les esprits, l'entreprise a procédé dès dimanche, 25 août, au versement de la deuxième tranche des rappels. Soit 30 000 dinars pour chaque salarié. Le Syndicat national autonome des postiers (SNAP) réagissait le lendemain. Qualifiant l'opération des versements d'«anarchique», il menace de paralyser à nouveau les bureaux de poste. Pour mettre les choses au point, le directeur général d'Algérie Poste a pris hier la parole. Selon lui «il n'y a pas eu de grève dans les bureaux de poste». Mahloul qualifie le mouvement déclenché sans préavis et qui n'a pas touché plus de 12 wilayas, «d'un arrêt de travail» qui a fini par se propager au niveau national suite à des informations «erronées». Il a souligné que 99% des bureaux de poste ont fonctionné. «Mardi et mercredi nous avons enregistré 330 établissements à l'arrêt et nous avons fait appliquer la loi», a indiqué le premier responsable d'Algérie Poste qui donne un taux de moins de 5% de suivi. Mahloul qui minimise l'impact de ce mouvement sur l'entreprise a indiqué que la croissance de l'activité enregistrée durant cette période a atteint les 11 millions de dinars par jour contre 7 millions de dinars enregistrée habituellement. Les transactions effectuées durant la même période ont dépassé les 500 000 retraits. Selon ce responsable, la plateforme de revendications ayant été formulée par le syndicat de l'entreprise affilié à l'UGTA a été traitée et réglée. La nouvelle grille des salaires avec effet au premier juillet 2013 contenue dans la convention collective des travailleurs d'Algérie Poste, signée le 10 juin dernier, sera appliquée à partir du mois d'octobre prochain. Pour les rappels avec effet rétroactif de janvier 2008, le DG d'Algérie Poste a expliqué que l'ensemble des travailleurs ayant travaillé au sein de l'entreprise durant la période allant du 1er janvier 2008 au 30 juin 2011 bénéficieront d'un effet rétroactif de 25% sur leur salaire de base. Deux tranches de ce rappel, de 30 000 DA chacune, ont été versées aux travailleurs et le reste leur sera versé en fonction de la situation financière de l'entreprise. Cette décision concerne aussi bien les retraités que les familles des travailleurs décédés dont la situation, explique le responsable, est en train d'être étudiée au cas par cas. Par ailleurs, concernant la santé d'Algérie Poste, l'entreprise reprend la forme petit à petit. Le premier responsable de l'entreprise a indiqué que le déficit de 1,5 milliard de dinars enregistré en 2010 a été réduit de moitié en 2011. «Aujourd'hui nous sommes équilibrés», a-t-il indiqué. Et de souligner : «Cet équilibre nous ne permet cependant pas de verser des sommes astronomiques aux salariés.»