La commune de Khemis Miliana a essuyé, mardi et mercredi derniers en fin d'après-midi, deux violents orages, accompagnés de chutes de grêle, de pluie et de vent. Comme premières retombées somme toute prévisibles en cette fin de la période estivale, deux familles de huit personnes ont vu leurs vétustes demeures sévèrement endommagées par des inondations. Les services de la protection sociale ont placé, provisoirement, ces deux familles au niveau du siège du Croissant-Rouge algérien en attendant qu'elles soient relogées. Ces deux orages ont révélé une absence de stratégie efficiente dans la conduite des grands travaux, entrepris depuis une année, pour la modernisation complète du réseau de distribution d'eau potable, travaux confiés aux services de l'hydraulique, avec une enveloppe de 60 milliards, et dont le rôle qui lui est assigné est de superviser les travaux, d'assurer le contrôle et le suivi de la pose des conduites. Ce que l'on constate, c'est que tout le territoire de la commune, tous les quartiers ont été mis sens dessus-dessous, ce qui n'a pas manqué de créer d'importantes perturbations au niveau du plan de circulation dans la ville qui ont débouché sur des embouteillages considérables un peu partout, perturbations aggravées par d'autres travaux d'aménagement menés simultanément, sur le tronçon de la RN 4 et de certains quartiers, portant sur la réfection des trottoirs. Il faut ajouter que la Sonelgaz intervient aussi en creusant des tranchées pour l'enfouissement des câbles servant à l'alimentation des nombreux postes de transformateurs électriques un peu partout. Il est vrai que ces travaux sont d'une grande utilité publique et qu'ils visent à améliorer le cadre et les conditions de vie de la population, une population qui a bien accueilli la nouvelle, qui l'a compris et qui s'est armée de patience, il faut le dire. Cependant, ici et là, des voix s'élèvent pour dénoncer et la désorganisation et l'absence totale de coordination entre les différents organismes intervenant dans ces projets. Un des vice-présidents de l'APC ne cache pas du tout sa désapprobation quant à la stratégie globale et aux façons de procéder des responsables de ces organismes. L'élu dénonce l'absence quasi totale sur les chantiers des agents chargés du suivi des travaux et la liberté totale laissée aux entrepreneurs de procéder comme bon leur semble, d'enfouir les conduites sans contrôle, de creuser les sols sans planification, ce qui a conduit souvent à des atteintes d'autres réseaux de distribution déjà en place notamment l'électricité, le gaz, l'assainissement, l'éclairage public, atteintes qui se soldent par des perturbations sur les différents réseaux, ce qui n'est pas sans désagréments pour la population. Ces derniers orages accompagnés de pluies torrentielles ont induit des torrents qui ont charrié le tout-venant couvrant les tranchées, bouchant sévèrement les avaloirs faisant que des quartiers entiers se sont trouvés inondés à l'image de Dardara. «Même sans ces orages, force est de constater que les fuites au niveau du nouveau réseau ne se compte plus, alors on creuse de nouveau et on remet du tout-venant en attendant l'orage suivant...», nous confie le membre de l'exécutif de l'APC : qui ajoute : «Pourquoi cette absence de coordination entre les différents responsables des organismes concernés, chacun agissant à sa guise, chacun travaillant pour lui-même et dans son coin ?». Par ailleurs, certains remettent en question même les travaux déclarés achevés et citent en exemple, cette importante fuite d'eau qui s'est déclarée au niveau du quartier La Cadat et qui a sévèrement endommagé une bonne partie du tapis bitumé nouvellement posé. L'élu interrogé se demande : «Pourquoi n'a-t-on pas procédé par étapes, quartier par quartier et attendre que tout soit conforme, vérifié et contrôlé, pour entamer des travaux ailleurs ?» Cela se comprend dit-on parce que les entrepreneurs, dans leur intérêt, se hâtent d'exécuter les travaux et d'encaisser les dividendes, le maximum de situations, au plus vite, avant l'arrivée de l'automne et de l'hiver, et qu'importe les conséquences pour ce qui s'ensuivra comme retombées négatives et les surcoûts qui ne manqueront pas d'en découler. Il faudra donc attendre la période estivale de 2014 pour la remise en état des lieux, peut-être même l'été 2015 ? «Les déboires des uns feront le bonheur des autres», nous dira un citoyen.