La troupe de la coopérative Achamaâ li athakafa de Constantine a remporté le premier prix de la compétition du 46e Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (FNTA), qui a réuni du 24 au 31 août douze troupes de huit régions d'Algérie.La troupe constantinoise a été primée pour la pièce Min khalf al abouab (derrière les portes), une tragédie familiale sur le thème de l'oppression, adaptée par Neghouache Chahinez à partir d'un texte de l'auteur cubain exilé en France, José Triana. La pièce avait fait sensation lors de la deuxième soirée de compétition. Cette distinction, d'une valeur de 500 000 DA, a été remise au metteur en scène lors d'une cérémonie de clôture, samedi soir, marquée également par la prestation de comédiens de Mostaganem qui ont interprété des morceaux choisis d'œuvres du dramaturge Ould Abderrahmane Kaki sur un montage de Mohamed Takiret. Le prix du jury quant à lui a été décerné à la troupe El Moudja pour Afrique 50/35, une pièce mise en scène par Boudjemaâ El-Djilali à partir de Afrique avant un (1963) de Kaki, et du texte Les lendemains qui chantent (1983) du dramaturge congolais Maxime N'débéka.Présidé par Lotfi Bensbaâ, le jury du 46e FNTA a également attribué à Tichoudad Rafik de Aïn Defla le prix de la meilleure mise en scène pour la pièce Si el-moukhrij, celui du meilleur texte à Haouch Abderrahmane (Tizi-Ouzou) et celui de la meilleure scénographie à la troupe Arrissala lil masrah (M'sila). Les prix de la meilleure interprétation féminine et masculine sont revenus à Imane Ouslimane (Boumerdès) et Tassilt Mohamed Tahar (Aïn Defla), respectivement pour leur rôle dans Tassalit Bouzar et Si el-moukhrij.Le 46e FNTA a vu, aux côtés des douze pièces en compétition, des représentations en «off» dans différentes communes de Mostaganem. Dans l'ensemble, le festival a vu se distinguer de jeunes metteurs en scène et comédiens, malgré les mauvaises conditions techniques des représentations, s'accordent à dire les observateurs et autres habitués. Organisé à la maison de jeunes Mohamed-Morsli, dans le quartier de Salamandre, le festival a proposé douze représentations de niveau inégal et dans divers registres (comédie, tragédie, drame, théâtre traditionnel...). Les questionnements tournaient autour de thèmes comme l'oppression, la solidarité, ou encore des interrogations d'ordre moral et philosophique. Des sujets abordés dans des textes en arabe classique ou dialectal, en langue amazighe, mais dont la qualité a été jugée «moyenne» par les spécialistes. A de rares exceptions, comme le texte subtil de Djilali Laoufi de la troupe Mustapha Kateb (Mostaganem), ou celui de Abd El Fetah Rouas de Arissala lil masrah (M'sila).Les pièces en compétition se sont, en outre, distinguées par «une recherche esthétique qui a primé sur le contenu», estime, pour sa part, l'universitaire Ahmed Khiat. Cette orientation artistique s'est notamment confirmée chez de jeunes dramaturges, à l'exemple de Neghouache Chahinez qui a mis en scène Min Khalf al abouab, et qui a remporté le premier prix. D'autres metteurs en scène plus expérimentés, comme El Djilali Boudjemaâ, ont proposé des œuvres tirées du patrimoine culturel algérien. Par ailleurs, le jeu des comédiens était mis à l'épreuve par les mauvaises conditions techniques. Habituellement organisé à la maison de la culture, le festival a été déplacé cette année sous un chapiteau dressé dans la maison de jeunes du quartier de Salamandre. Et cela, en raison des travaux de rénovation du théâtre de la maison de la culture, toujours en cours depuis la fin de la 45e édition en septembre 2012. Ce choix de représentations en plein air, sur une scène éloignée des spectateurs, a contraint les comédiens à utiliser des microphones portatifs qui se sont avérés gênants.