C'est un partenariat «gagnant-gagnant» dans lequel les entreprises françaises et algériennes opérant dans le secteur de l'habitat et de l'urbanisme sont invitées à s'impliquer effectivement, opportunément, a-t-on appelé hier, lors de la première rencontre algéro-française du bâtiment et du second œuvre. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Spécialisée dans les travaux de construction et de génie civil, l'entreprise belge CEF devrait participer à la réalisation du futur siège de l'Assemblée populaire nationale. C'est ce que le directeur général de CFE Algérie, Jean-Louis Choulot a indiqué hier au Palais des nations (Club des Pins), lors de la première rencontre algéro-française du bâtiment et du second œuvre. Organisée par la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française (CCIAF), en partenariat avec le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, cette rencontre a été ouverte hier matin en séance plénière. C'est dans le cadre du partenariat avec le groupe public Cosider que la filiale de la société belge, anciennement détenue par le groupe français Vinci, devait participer à la construction du nouveau parlement, note-t-il. Néanmoins, un projet encore en suspens dans la mesure où «la décision politique se fait attendre», dira Jean-Louis Choulot. Evoquant certes plusieurs contraintes logistiques et des lourdeurs administratives, le manager de CFE Algérie se montrera néanmoins optimiste, dans la mesure où cette société a déjà participé à la réalisation de plusieurs infrastructures immobilières dans le cadre de marchés contractés avec des sociétés de droit algérien. Voire, l'entreprise CFE devrait créer à terme une société, conformément à la règle 49/51 régissant l'investissement étranger, laissera entendre Jean-Louis Choulot, soucieux de stimuler l'attractivité du marché de la construction algérien aux opérateurs français. Des opérateurs que ce constructeur appellera à s'impliquer effectivement sur le marché algérien, en intégrant des regroupements d'entreprises avec des partenaires locaux et en bénéficiant ainsi des multiples avantages concédés aux sociétés nationales. Et cette attractivité stimulée, le président de la CCIAF s'en fera également le promoteur, lors de l'ouverture de cette rencontre inédite. S'adressant en présence du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, de l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant, et de représentants d'une quarantaine de Pme venues de France et de plus de 200 sociétés et organismes algériens, Jean-Marie Pinel appellera à «saisir» les opportunités offertes dans le cadre des programmes quinquennaux lancés en Algérie, la dynamique de développement et d'investissements impulsée. Soit, à «regarder autrement le marché algérien», observera Jean Marie Pinel qui ne manquera pas d'inviter également les opérateurs algériens à développer une démarche partenariale effective avec leurs homologues français, au-delà des simples rapports commerciaux et de fourniture. Ainsi, les 350 000 entreprises françaises opérant dans le secteur du bâtiment et du second œuvre et dont le chiffre d'affaires atteint les 130 milliards d'euros, sont invitées, relèvera l'ambassadeur de France, à s'inscrire dans une «logique partenariale», le transfert d'expertise avec l'Algérie. Soit, un partenariat gagnant-gagnant, un «partenariat d'excellence» que le ministre de l'Habitat ne manquera pas de prôner également. Faisant état de résultats positifs en termes de lancement et achèvement de logements et autres équipements publics dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, Abdelmadjid Tebboune a néanmoins rappelé la nécessité de booster davantage l'outil de réalisation. D'où le recours au partenariat multiforme et du transfert d'expertise, en vue d'accompagner le développement de cet outil, participer à l'émergence d'une industrie active et intégrée du bâtiment, valoriser les systèmes constructifs et contribuer à la concrétisation du prochain programme quinquennal 2015-2019. Tout en précisant que les volumes à réaliser, les délais ainsi que les montants à investir restent à définir concernant ce nouveau programme, le ministre de l'Habitat a, ce faisant, estimé que le marché algérien reste «ouvert». Ainsi, les entreprises françaises dont quelques-unes figurent déjà dans une short-list d'entreprises de réalisation éligibles aux programmes du secteur, sont appelées à s'impliquer davantage. C'est ce qu'Abdelmadjid Tebboune suggérera, évoquant éventuellement un déficit de médiatisation de la présence française dans le secteur. Cela tout en précisant qu'une seconde short-list «est en cours de finalisation», destinée principalement aux Pme nationales. Relevons aussi, selon les indications du président du Directoire de la Société de gestion des participations SGP-Indjab, Yassine Hafiane, qu'un regroupement de bureaux d'études algéro-français a été lancé dans le cadre de la réalisation d'une infrastructure culturelle et qu'un autre regroupement est potentiellement impulsé. Précisons que des workshops et rencontres bilatérales d'entreprises ont été organisés par la suite à l'hôtel Sheraton, consacrés à diverses thématiques, telles l'amélioration de la qualité de la construction, l'amélioration de la qualité architecturale, la réhabilitation du vieux-bâti et la rationalisation de la gestion de chantier.