Au lendemain du sacre de notre équipe nationale messieurs en Coupe d'Afrique des nations de janvier dernier, voilà que nos équipes nationales jeunes s'illustrent en compétition continentale en décrochant la qualification à leur Mondial respectif. Aussi, l'approche analytique de ces acquis est intéressante à connaître des principaux responsables de ce volet au niveau de la Fédération algérienne de handball, à savoir le directeur technique national ainsi que les coaches de ces deux ensembles nationaux que sont les U19 et les U21. Le Soir d'Algérie : Les U19 à l'aube d'un long et encourageant cheminement. Comment s'est déroulé le séjour ? Aït Abdeslam Ahcène : «Nous avons été hébergés dans un complexe sportif olympique. Dans l'ensemble, les conditions de séjour étaient correctes et le site accueillant. Du côté sportif, il y avait une seule salle. Elle servait, de 7h à 11h aux séances d'entraînements de 30 minutes pour chaque équipe. La compétition était programmée les après-midi.» Bouzidi Nabil : «Le séjour s'est déroulé dans des conditions très acceptables, la proximité du lieu de compétition avec le lieu d'hébergement et de restauration aurait été une bonne chose, notamment pour la maîtrise de la gestion du temps.» Quel était l'objectif avant le départ vers Nairobi ? Aït Abdeslam Ahcène : «Lors de la phase préliminaire, il y avait deux niveaux de compétition. Les équipes de l'Egypte, de l'Algérie, de la Tunisie et de la Libye formaient le premier palier alors que le reste des équipes participantes formaient le second groupe de niveau. Au tour principal, notre équipe nationale, celles de l'Egypte et de la Tunisie méritaient le podium.» Bouzidi Nabil : «Le niveau de compétition est situé sur deux paliers. Le niveau 1 avec les pays du Maghreb en plus de l'Angola où l'on applique un handball à tendance moderne, aptitudes individuelles et collectives en adéquation avec la tranche d'âge, avec une légère avance pour les Egyptiens sur le plan morphologique. Les Angolais ont essayé de développer un jeu collectif intéressant mais un déficit sur le plan individuel notamment dans les intentions, à savoir la créativité et le 1 contre 1, pour nous les qualités physiques de base du handballeur ont été d'un apport extraordinaire : l'explosivité, la force-vitesse, la vitesse, ainsi que la motricité spécifique (ou comment conjuguer les déplacements et les courses d'une manière efficace sans porter atteinte aux qualités techniques), les qualités mentales de nos jeunes ont surpris plus d'un : l'esprit conquérant, se surpasser, la solidarité, se remettre en défi, apprendre comment gagner des matchs, et la persévérance ont été un atout majeur durant cet Can U19. Ensuite, le niveau 2 composé des pays du Sahel et l'Afrique de l'Est où beaucoup de travail reste à faire.» Comment était la gestion de la compétition ? Aït Abdeslam Ahcène : «C'était de se qualifier au prochain Mondial de 2015.» Bouzidi Nabil : «L'objectif principal de cette CAN était le podium : synonyme de qualification au Mondial 2015.» Est-ce que cet objectif a changé ou non durant la compétition ? Aït Abdeslam Ahcène : «Il a changé après notre participation au tournoi de Tunis où nous avons situé le niveau de notre équipe par rapport à celle de la Tunisie. Cela nous a encouragés à espérer plus qu'une qualification au Mondial et vouloir faire mieux et pourquoi pas tenter le titre continental. La demi-finale face à l'Angola devait être remportée pour se qualifier au Mondial et ne pas passer par le match de classement pour la 3e place devant la Tunisie qui n'était pas gagnée d'avance. En finale, mes joueurs étaient libérés et quelque peu déconcentrés vu leur jeune âge. Le staff a fait son possible pour les remobiliser. Nos jeunes se sont secoués pour animer admirablement la finale, ratant de peu le sacre. Il faut avouer que nos jeunes éléments inexpérimentés ont rivalisé malgré tout avec les Egyptiens, habitués à ce genre de rencontres.» Bouzidi Nabil : «La gestion de la compétition est un processus complexe, la collaboration de toute la délégation est à remercier, on a essayé avec mon collègue Aït Abdeslam de cerner tous les éléments et détails influents à savoir, la discipline et gestion du groupe, l'assiduité et la ponctualité, l'hygiène et l'alimentation (avec le médecin), l'alternance entre la compétition — la récupération active sous forme d'entraînement — la récupération passive (le sommeil) — la préparation mentale : les remettre tout le temps dans la compétition ainsi que les visionnages vidéo (élément indispensable dans la préparation moderne des compétitions. Non, nous n'avons pas changé d'objectif durant cette compétition, sauf peut-être pour la finale où nous avons demandé à nos joueurs de prendre du plaisir à jouer et à défier les Egyptiens pour éviter l'ascendant psychologique, puisque on va les affronter de maintenant jusqu' en U21 et peut-être plus (même génération).» Comment s'annonce l'après-CAN avec la qualification au Mondial et probablement une participation aux Jeux olympiques des jeunes ? Aït Abdeslam Ahcène : «L'après-CAN s'annonce, à mon avis, encourageant avec cette qualification au Mondial. La probable participation au tournoi olympique nous boostera encore plus.» Bouzidi Nabil : «Après la CAN, un plan d'action sous forme de planification et de tâches à réaliser est en cours pour le valider avec le DTN, notamment du renfort à des postes spécifiques surtout des joueurs de la base arrière (peut-être de France), une meilleure préparation basée sur une formation spécifique à chaque poste pour leur proposer le meilleur projet de jeu collectif possible en adéquation avec leurs qualités spécifiques et générales tout en respectant le planning de leur développement (contrôle et consolidation des acquis).» Comment préparer ce Mondial et peut-être le tournoi olympique ? Aït Abdeslam Ahcène : «Il faut tracer un programme, en collaboration avec la DTN, en orientant cette formation vers plusieurs acquis technico-tactiques. Il faut prospecter en direction des jeunes nés en 1996-97 aux niveaux national et international. Il faut un suivi régulier à tous les niveaux de la compétition nationale des jeunes.» Bouzidi Nabil : «La préparation du Mondial et des JO J. doit être prise dès maintenant, à savoir bloquer des dates fermes pour les stages et les tournois de niveau. Il faut nous évaluer tout de suite au niveau européen donc mondial, et multiplier les compétitions internationales.»
